Amine Kessaci : "Où sont passés les milliards injectés dans les quartiers nord ?"
Amine Kessaci, 17 ans, est le frère de Brahim, décédé dans un règlement de comptes à Marseille en 2020. Il veut rencontrer Emmanuel Macron lors de sa visite à Marseille. Ce jeune bachelier et créateur de l’association Conscience Marseille Nord a organisé le 31 août dernier une marche blanche pour dire stop à la criminalité liée au trafic du drogue. "Mon frère a été retrouvé mort le 29 décembre 2020. Depuis ce drame, nous avons quitté la ville de Marseille, car c’était très compliqué de voir les conditions dans lesquelles il a été assassiné. C’était difficile de rester ici." Reçoit-il des menaces ? "Pas du tout, aucune intimidation, aucune menace."
Que veut-il dire à Emmanuel Macron, qui lance sa rentrée politique trois jours durant à Marseille avec pas moins de sept ministres à ses côtés ? "Justement, ce n’est pas le premier président de la République à venir à Marseille, le premier gouvernement à proposer un plan banlieues. Des milliards ont été injectés dans les quartiers nord. Je voudrais lui demander où sont passés ces milliards, ce que l’on en a fait pendant toute ces années."
"Venir avec un plan préparé à Paris ne sert à rien"
"On a compris maintenant que venir avec un plan préparé à Paris ne sert à rien, souligne Amine Kessaci. Il faut venir rencontrer les acteurs locaux, les élus, les associations, les familles des victimes et construire au quotidien puisque c’est nous qui vivons cela. Face au laisser aller, ces organisations ont eu le temps de se structurer, comme une entreprise, même d’utiliser un vocabulaire d’entreprise. L’autre jour, je les entendais parler de roulement, de gardes, et même d’heures supplémentaires."
"Nous demandons notamment une proximité avec les forces de l’ordre, des commissariats dans chaque quartier, détaille Amine Kessaci. Dès qu'elles arrivent dans les quartiers, c’est pour se faire insulter, caillasser, lyncher. Ils vont plaquer tous les jeunes contre les pieds d’immeubles, stigmatiser même ceux qui n’ont rien à voir dans le trafic. Il y a cette violence de la part des deux camps. Je rêve de voir des policiers appeler les jeunes par leur prénom parce qu’ils les connaissent, créer un lien de confiance entre ces jeunes et la police."
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