Souvent critiqué par ses adversaires politiques pour entretenir sciemment le flou sur sa vision et son programme électoral, Emmanuel Macron a répondu ce jeudi 2 mars en dévoilant son programme face à de nombreux journalistes. Grand partisan d’une recomposition du paysage politique et de la fin du traditionnel clivage gauche-droite, le fondateur du mouvement En Marche! a également été interrogé sur sa participation au quinquennat de François Hollande, lui qui a été son conseiller puis son ministre de l’Économie.
Macron ne se veut pas dans la "continuité" du quinquennat
Assurant ne pas être un "élément de continuité" du quinquennat Hollande, Emmanuel Macron est une nouvelle fois revenu sur son départ du gouvernement. "J'ai eu des désaccords stratégiques avec le Président qui m'ont conduit à lancer un mouvement politique nouveau, ensuite à quitter le gouvernement, à démissionner de la fonction publique et à être candidat à la présidence de la République. Si j'étais dans un projet de continuité, je n'aurais pas pris tous ces risques, ni décidé d'endosser tous ces ennuis. Je crois être un esprit rationnel, si j'étais convaincu de la continuité, je n'aurais pas fait tout ce chemin", a-t-il expliqué.
Quand Macron se différencie de la méthode Hollande...
Expliquant la visée de son projet présidentiel, il s’est livré en filigrane à une petite critique de la "méthode Hollande". "C'est un projet qui assume ce qu'il est, qui veut retrouver l'esprit de conquête de la France, qui dit dès le début ce qu'il veut faire, qui prend des mesures et décisions radicales, qui ne cherche pas des compromis imparfaits entre ces objectifs multiples", a-t-il déclaré.
… mais assure respecter "l’homme" et "le Président"
Pour autant, Emmanuel Macron ne veut pas s’en prendre outre mesure à celui qui l’a lancé dans le monde politique. "Vous ne trouverez pas chez moi la volonté de critiquer ce qui a été fait durant ce quinquennat : j'ai du respect pour le président de la République en tant qu'institution et j'ai du respect pour l'homme qu'est François Hollande. Beaucoup de décisions prises (depuis 2012) en matière de sécurité, en matière économique et sociale ont été de bonnes décisions", a-t-il déclaré avant d’assumer totalement avoir travaillé sous la direction de François Hollande. "Je prends toutes mes responsabilités. Quand j'ai été ministre de la République, les réformes que j'ai pu porter je les assume pleinement, bonnes ou mauvaises", a-t-il ajouté.