Renaud Dutreil voit dans Emmanuel Macron un peu de Barack Obama. L’ancien ministre de droite, et aujourd’hui entrepreneur, est au côté du candidat d’En Marche ! depuis le tout début. Il a vu l’ancien locataire de Bercy devenir de "plus en plus populaire et de moins en moins populiste", dit-il.
Avec son positionnement hors des partis, Emmanuel Macron répond à une exigence des Français selon Renaud Dutreil. "Je crois que Les Républicains coulent, le Parti socialiste est en naufrage complet, et les Français le savent beaucoup plus que les partis", a taclé l’entrepreneur qui voit déjà l’ancien ministre de l’Économie à l’Élysée, sans crainte de ne pas avoir de majorité parlementaire. "Je prend le pari qu’il y aura une vague Macron aux législatives. Élire un président un dimanche et faire la démarche inverse quatre dimanche plus tard, ça n’a pas de sens".
Interrogé sur le positionnement ni droite, ni gauche de son candidat, Renaud Dutreil a assuré que le rassemblement des différentes sensibilités ne posait pas de problèmes spécifiques. "Il y a quelque chose qui les réunit : ce sont des gens assez ouvert à l’autre, qui ont compris qu’il fallait faire des efforts [...] et passer en mode action", a-t-il défendu, n’hésitant pas à saluer un possible rapprochement du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, "quelq’un de respecté, qui a le sens du rassemblement".
Un programme pro-croissance
Cette logique de rassemblement, Renaud Dutreil l’a poussé jusqu’au programme d’Emmanuel Macron, seul candidat capable de faire travailler ensemble "le moteur de la justice sociale et le moteur de la libération économique". Comparant la France à une entreprise, l’ancien ministre chargé des PME a maintenu qu’il fallait investir pour que "demain l’État soit moins coûteux et les services meilleurs".
Des investissements sains selon lui, qui n’alourdiront pas la dette française, contrairement à des embauches de fonctionnaires. Sur ce sujet, Renaud Dutreil a été très clair : "On ne va pas vers un État qui va embaucher plus". "Nous ne sortirons de cette crise que s’il y a de la croissance. Toutes les mesures du programme sont pro-croissance".
Sur les questions sociétales, l’entrepreneur a assuré le service après-vente de l’interview accordée au JDD hier par Emmnuel Macron. Il a apporté son soutien à l’idée du rétablissement du "service national" d’une durée d’un mois – "c’est le minimum" -, à partir de 2018.