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Renaud Muselier : "François Bayrou a été le boulet de tous les présidents"

Par Benjamin Jeanjean

Le président (LR) de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur était l’invité ce jeudi de Territoires d'Infos, la matinale de Sud Radio et Public Sénat présentée par Cyril Viguier, avec la presse quotidienne régionale. Selon lui, le départ de François Bayrou du gouvernement est le résultat d’une "logique mortifère".

"On est rentrés dans une mécanique mortifère". Sur le plateau de Territoires d'Infos, la matinale de Sud Radio et Public Sénat présentée par Cyril Viguier avec la presse quotidienne régionale, le président (LR) de la région Paca, Renaud Muselier, est revenu sur les affaires en série qui polluent la vie politique française depuis des mois. "Quand François Fillon a été rattrapé par ses affaires, il n’a pas été condamné par la justice mais par l’opinion publique. Tout comme il avait condamné à l’époque Nicolas Sarkozy. Mais à force d’être transparent, on est translucide et on n’existe plus", a-t-il déclaré. S’il estime que François Bayrou aurait pu simplement "changer de ministère", Renaud Muselier n’oublie pas d’adresser un petit tacle au président du MoDem, bête noire d’une partie de la droite. "Son départ est plutôt une bonne nouvelle pour Emmanuel Macron. François Bayrou a été le boulet de tous les présidents de la République, que ce soit Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac, François Hollande ou Nicolas Sarkozy. Emmanuel Macron l’a peut-être compris plus tôt que les autres et s’en est débarrassé", assure-t-il.

"Philippe II est moins bon que Philippe I"

L’ancien ministre exprime par ailleurs ses doutes sur le nouveau gouvernement nommé mercredi soir. "Ils l’ont composé dans l’urgence car ils ont dû exfiltrer la plupart des MoDem. Je pense que le gouvernement Philippe II est moins bon que Philippe I. La plupart des personnalités sont des poids légers. Ils vont servir de variables d’ajustement au moindre problème. Emmanuel Macron voulait la totalité des pouvoirs, son directeur de cabinet a désigné les directeurs de cabinet de tous les ministres. (...) Il a un gouvernement technique, il a l’Assemblée nationale, il a tous les pouvoirs. À lui de réussir", prévient-il.

"Macron a essayé au maximum de diviser et de fracturer la droite, il n’y est pas arrivé"

Alors que mercredi soir, plusieurs députés Les Républicains ont annoncé la création d’un groupe parlementaire commun "constructif" avec les députés UDI, Renaud Muselier minimise la portée de cet acte symbolique. "Notre maison, qui devait gagner la présidentielle, est fatiguée et a été bien secouée. Mais on n’a pas explosé. On se retrouve dans une situation similaire : il y a toujours eu deux groupes ! Il y avait un groupe UDI et un groupe LR. Le groupe UDI a juste été renforcé par certains LR. Emmanuel Macron a essayé au maximum de diviser et de fracturer la droite, il n’y est pas arrivé", martèle-t-il avant d’annoncer que Bernard Accoyer demandera au chef de l’Assemblée nationale de ne pas donner le nom de "Républicains" aux "LR constructifs".

Le député européen se dit également satisfait de l’orientation pro-européenne d’Emmanuel Macron. "Je lui souhaite de réenchanter le rêve européen. Les populistes reculent partout dans le monde. Le Brexit est une très bonne chose pour l’Europe car on s’aperçoit que les Britanniques n’avaient pas prévu de plan B. Le retour d’un Président français pro-UE est très positif. Cela nous permettra peut-être de ne pas laisser Angela Merkel seule au pilotage monétaire", se réjouit-il.

"Jean-Luc Mélenchon est un député européen fictif"

Au niveau local, l’élu marseillais a également adressé une petite pique à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon, récemment élu député à Marseille. "Avec Jean-Luc Mélenchon, on a toujours des surprises, donc on s’attend à tout. Ce que je sais, c’est qu’en tant que député européen il n’a rien voté depuis mars 2017 au Parlement. Aucune apparition, aucun travail en commission, c’est un député européen fictif", déplore-t-il.

Enfin, le nouveau président de la région Paca n’a pas souhaité "faire le juge de paix" entre Éric Ciotti et Christian Estrosi, qui s’affrontent politiquement dans les Alpes-Maritimes sur fond de divergences d’opinions au sujet de la ligne Macron, préférant mettre en avant les bons résultats des Républicains aux législatives dans ce département. 


Invité : Renaud Muselier - Territoires d'infos... par publicsenat

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