La rentrée scolaire 2022 et les problèmes avec le recrutement des enseignants, l'état des enfants après la Covid-19 et la fuite de l'imam Iquioussen. Rodrigo Arenas a répondu aux questions de Patrick Roger.
Rentrée 2022 : "l’école s’est un peu effondrée" pendant la crise sanitaire
Le 1er septembre 2022, la rentrée des classes a lieu. Avec un changement majeur par rapport aux deux années précédentes : pas de masque car la pandémie de Covid-19 tend à se résoudre. Rodrigo Arenas, ancien président de la FCPE (Fédération des Conseils de Parents d'Elèves) et député La France Insoumise, tient à souligner : "aujourd’hui on est en train tous de payer le prix du Covid", que ce soient les enseignants ou les enfants.
Les premiers sont "très fatigués parce qu’ils ont mis plus que leur salaire pour faire leur métier". "Ils ont été, on le sait maintenant, très maltraités aussi par le ministère de l’Éducation nationale pendant ces années-là."
Quant aux enfants, "certains ont des retards cognitifs", explique le député de Paris. Il juge que "l’école s’est un peu effondrée" pendant la crise sanitaire, malgré les propos contraires du gouvernement. "L’école a tenu parce que les enfants ont continué à avoir une scolarité ; mais elle s’est effondrée du point de vue de ses objectifs", précise Rodrigo Arenas. "Par exemple, du point de vue du vivre ensemble." "L’école, ce n’est pas que l’instruction." Le député souligne en effet qu’on y apprend à manger ensemble, à "manger à la française, c’est-à-dire autour d’une table, à échanger".
"Des matières ne seront pas pourvues d’enseignants" pour cette rentrée 2022
Pap Ndiaye a pris la suite de Jean-Michel Blanquer à la tête du ministère de l’Éducation Nationale. Il a promis, pour cette rentrée 2022, qu’il y aura un professeur dans chaque classe. "Ça a été ma première question au gouvernement dès que l’Assemblée national a rouvert", souligne Rodrigo Arenas. Et, pour lui, "la réponse aujourd’hui est non".
"Il y a plein de retours qui viennent notamment du secondaire avec des matières qui ne seront pas pourvues, aujourd’hui, d’enseignants." Or, les raisons à cette situation sont nombreuses, explique le député, parmi lesquelles la réintroduction "des mathématiques dans le tronc commun". Une bonne chose, juge-t-il, "sauf que certains emplois du temps avaient déjà été faits avant l’annonce gouvernementale".
"Pap Ndiaye, pour être clair, ne peut pas rattraper tout l’héritage du ministère précédent, de Jean-Michel Blanquer." "Il fait comme il peut", juge Rodrigo Arenas qui estime que le ministre "n’a pas menti". "Il n’a peut-être pas mesuré l’ampleur des difficultés qui étaient sur la table."
Fuite de l'imam Iquioussen : "C’est une profonde humiliation pour la France"
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, est au centre de ce qui pourrait devenir une affaire d’État. L’imam Hassan Iquioussen, fiché S, s’est soustrait à son obligation de quitter le territoire français (OQTF) avant la décision définitive du conseil d’État. "C’est une profonde humiliation pour la France", juge le député LFI de Paris. Alors qu’il était fiché S, il a "échappé au contrôle de la police, on ne sait pas où il est. Monsieur Darmanin dit qu’il est en Belgique, moi je n’en sais rien".
L’affaire a pris une nouvelle tournure lorsque "la presse a révélé" les liens entre le ministre et l’imam qui remonteraient à 2014. "Il faut arrêter de faire semblant que monsieur Darmanin ne connaissait pas ce monsieur et que tout d’un coup il devient l’ennemi public numéro un."
Le problème, désormais, est que le Maroc risque de ne pas donner de visa consulaire pour l’extradition. "Maintenant, ça ne dépend plus de Gérald Darmanin. Ça dépend du président de la République et du Quai d’Orsay", explique le député. "Aujourd’hui, on a un problème diplomatique qui n’était pas nécessaire."
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