Emmanuel Macron, lors de son interview depuis Nouméa le 24 juillet 2023, a fait une promesse. Il y aura un professeur devant tous les élèves, et les enseignants absents seront remplacés.
Pénurie d'enseignants : "il manque 1.841 postes"
Une promesse qui ne manque pas de faire réagir dans la profession. "C’est une promesse. On est habitués, maintenant, aux promesses d’Emmanuel Macron", souligne Stéphane Audebeau, enseignant de sciences économiques et sociales, co-secrétaire académique du Snes-FSU. Il rappelle la promesse faite d’une "augmentation de 10% de tous les enseignants". "Et, finalement, on n’aura que 5% en moyenne."
Selon l’enseignant, la promesse du président est "déconnectée de la réalité de ce qu’on appelle les remplacements". "Il confond les remplacement de courte durée, et les remplacements de longue durée", explique Stéphane Audebeau. "Et à la rentrée, on peut déjà dire que tous les élèves n’auront pas tous les enseignants devant eux." "C’est une certitude : tous les ans c’est comme ça."
Le syndicaliste rappelle qu’après les derniers concours de recrutement, "il manque 1.841 postes". "Des postes qui n’ont pas été pourvus." De fait, dans certaines matières, "à la rentrée, tous les enseignants ne seront pas là." Et ce malgré un recrutement plus ample qu’en 2022.
🔴 Emmanuel Macron promet "un professeur devant chaque classe" à la rentrée
🗣️Stéphane Audebeau (@SNESFSU) : "On connait les promesses de #Macron...Il avait aussi promis une augmentation de 10% de l'ensemble des salaires des enseignants..."
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— Sud Radio (@SudRadio) July 25, 2023
Rentrée 2023 : "Les contractuels, ce n’est pas une solution durable"
Pour faire face à la pénurie de professeurs, le gouvernement mise sur les enseignants contractuels. Or, "tous les ans", c’est le cas, souligne Stéphane Audebeau. Mais ça ne suffit pas : "parfois, on a du mal à les trouver dans certaines disciplines".
"Les contractuels, ce n’est pas une solution durable", estime l’enseignant. Pour lui "ils ne sont pas formés à la base, ou pas suffisamment formés. Et qui sont surtout sous-payés."
Autre mesure annoncée par le gouvernement ces derniers mois : le pacte enseignant. Il est censé aider à faire face à la pénurie de professeurs. "L’ensemble des organisations syndicales des représentants du personnel ont refusé ce pacte. Et monsieur Macron passe en force, comme il le fait toujours", tient à rappeler le syndicaliste. Le pacte revient à s’engager dès le début d’année sur un "certain nombre d’heures à remplacer". Mais Stéphane Audebeau met en avant un problème : "on ne sait pas à l’avance si on peut faire ces heures". Notamment car il est impossible de prévoir en amont les absences.
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