Rôle des Républicains dans la politique française, bataille pour la présidence, solutions face à la crise de l'énergie : Annie Genevard a répondu aux questions de Patrick Roger.
Républicains : "Le RN et la majorité présidentielle s'entendent pour vouloir notre mort"
Où se situe le parti des Républicains face à la majorité actuelle ? Opposition ou force d'appoint ? "On ne veut surtout pas être une force d'appoint, souligne Annie Genevard. C'est ce dont nous accuse le RN et c'est ce que voudrait la majorité présidentielle". Selon la présidente des Républicains, "tous les deux s'entendent pour vouloir notre mort. Il faudrait s'interroger sur les raisons. On est le dernier obstacle. Emmanuel Macron voudrait nous rallier pour faire une majorité qu'il n'a pas. Et on n'a pas vocation à être les supplétifs de la majorité", insiste-t-elle.
"Le RN nous tape dessus depuis des années car ils veulent qu'on disparaisse du paysage politique pour se substituer à nous, affirme Annie Genevard. C'est exactement la même volonté du côté de la majorité présidentielle. Bruno Le Maire dit très maladroitement que les députés LR se sont alliés à la majorité, c'est absolument faux. C'est une autre façon de vouloir nous nier. L'existence des LR est indispensable à la vitalité démocratique. On a joué notre rôle d'être utiles aux Français. On a obtenu par le rapport de force politique un certain nombre de mesures".
Sur le vote du budget, "la majorité n'ayant pas la majorité absolue a besoin de trouver des voix. C'est assez basique : soit vous votez le budget et vous êtes dans la majorité, soit vous êtes dans l'opposition et vous vous opposez au budget. Voter le budget veut dire tout partager de la majorité, la méthode, les objectifs. Or, nous ne préconisons pas les mêmes orientations. Il faut avoir le texte mais en toute probabilité nous ne le voterons pas".
Annie Genevard candidate à la présidence des LR ? "J'apporterai ma réponse très bientôt !"
La course à la présidence des Républicains est en toile de fond de la rentrée du parti. Trois noms ressortent, mais le nom d'Annie Genevard a été murmuré. "Pour l'instant, je n'ai pas encore apporté ma réponse !, tient à préciser la présidente par intérim des LR. Quand on préside, il faut pouvoir être un peu au-dessus de la mêlée. Pour l'instant, mon rôle est d'arbitrer cette compétition, je suis la garante de l'unité. C'est une compétition mais ça ne doit pas être une guerre. J'apporterai ma réponse très bientôt", assure-t-elle.
Il n'y a pour le moment pas de femme candidate. "Notre mouvement ne peut pas se rénover, se refonder, se moderniser s'il ne laisse pas davantage de place aux femmes, reconnaît Annie Genevard. Il y a des femmes dans nos instances dirigeantes, j'en suis le témoignage. Mais on a des marges de progression, comme tous les partis politiques, pour laisser des places à haute responsabilité aux femmes. Être une femme ne suffit pas à soi toute seule de donner une légitimité", ajoute-t-elle.
Concernant Laurent Wauquiez qui n'est pas candidat à la présidence des Républicains, "c'est son choix et je le respecte, assure Annie Genevard. Il a intégré l'idée que les partis n'étaient plus les incubateurs de présidentiables. Il faudra qu'on se mette en ordre de bataille beaucoup plus tôt qu'on ne l'a fait pour ces dernières présidentielles. Les primaires sont vraiment une machine à perdre, il faudra qu'on trouve les moyens pour se mettre d'accord autour d'un candidat ou une candidate en 2027".
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