C’est la polémique qui agite le microcosme politique européen depuis deux jours. Refoulé par l’Italie puis par Malte, l’Aquarius, ce bateau de l’association SOS Méditerranée qui vient en aide aux migrants en perdition, a finalement pris la direction de l’Espagne, après des heures de tergiversations notamment du côté du gouvernement français. Alors qu’Emmanuel Macron a critiqué le cynisme du gouvernement italien, Bruno Retailleau, sénateur (LR) de Vendée, dénonce une forme d’hypocrisie.
"On demande à l’Europe des hot-spots dans les pays de départ"
"Emmanuel Macron a porté une accusation très grave sur l’Italie, et en même temps il refuse l’accès du bateau au port ! Entre l’Italie et l’Espagne, il y a les côtes françaises… Il y a donc une tartufferie extraordinaire, et une grande faiblesse européenne. La question migratoire, la question d’une Europe protectrice et d’une Europe avec des frontières sera au cœur de des européennes. Ce qu’on demande par exemple à l’Europe pour éviter que ces migrants se retrouvent au milieu de la Méditerranée, ce sont des hot-spots dans les pays de départ, pour savoir exactement qui sont ceux qui peuvent avoir droit à l’asile ou pas", affirme-t-il au micro du Grand Matin Sud Radio.
"Macron porte une accusation grave sur l’Italie mais refuse l’accès de l'#Aquarius au port ! Entre l’Italie et l’Espagne, il y a la France… Il y a donc une tartufferie extraordinaire, et une grande faiblesse européenne" @BrunoRetailleau #SudRadioMatin
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Si cette question migratoire devrait être largement évoquée lors du prochain débat autour des élections européennes, celui qui est président du groupe Les Républicains au Sénat ne s’est pas prononcé pour ou contre une candidature de Laurent Wauquiez en tant que tête de liste. "Il y a un choix beaucoup plus important qui doit précéder le choix de la tête de liste, c’est celui du projet. Les listes sont nationales et Laurent Wauquiez pourrait être parfaitement légitime, simplement je l’ai entendu à plusieurs reprises dire qu’il ne souhaitait pas être candidat puisqu’il était déjà président de région. Ce qui est important, c’est de savoir quel type d’Europe on va proposer aux Français. Les Italiens ont reçu 690 000 migrants en cinq ans et la France en repousse chaque jour à Vintimille...", assure-t-il.
"Cette vidéo, c’est de la com’, c’est une mise en scène"
Bruno Retailleau est également revenu sur la vidéo publiée récemment par le service communication d’Emmanuel Macron, dans laquelle ce dernier affirme que la France met "un pognon de dingue dans les minima sociaux" sans pour autant que cela porte ses résultats. "C'est de la com’, c’est une mise en scène. C’est la personne chargée de sa communication qui l’a filmé, les mots ont donc été choisis pour frapper les esprits. Maintenant, ce qu’on attend d’Emmanuel Macron n’est pas de faire des constats, mais de poser des actes. Nous avons en France un maquis d’aides qui, bien souvent, n’orientent pas vers le travail. Je suis personnellement pour une allocation unique et responsabilisante, pour qu’il y ait toujours un écart entre les revenus du travail et ceux de l’assistance. (…) Il y a un système social à réformer. La France, c’est 1% de la population mondiale, moins de 4% de la production mondiale, et près de 14% des dépenses sociales dans le monde !", précise-t-il, ajoutant que "c'est aussi pour ça qu’on vient de l’étranger, parce que la France est un pays attractif".
"Pognon de dingue" dans les #aidessociales : "C’est de la com’, c’est une
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Président de Force républicaine et ancien bras droit de François Fillon lors de la dernière élection présidentielle, Bruno Retailleau a aussi ciblé l’attitude de l’exécutif dans l’affaire Medine. "Je demande solennellement à Emmanuel Macron de sortir de l’ambiguïté et de dire l’organisation qu’il souhaite pour la société française. Ça fait 100 fois qu’il repousse le fameux discours sur la laïcité ! Quand j’entends hier, au Sénat, le Premier ministre répondre à une question d’actualité d’un des sénateurs de mon groupe sur le Bataclan et la programmation de Medine en disant que le Bataclan ne sera jamais une salle comme une autre mais qu’en même temps il y a la liberté d’expression… Mais c’est une profanation ! Trois ans après, on va programmer dans cette salle qui a vu le massacre de 90 personnes quelqu’un qui fait l’éloge du jihad ! Ce sont des morts français, et la nation entière leur doit le respect pour leur mémoire ! Et que dit le chef de l’État ? C’est énorme !", s’emporte-t-il.
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Réécoutez en podcast toute l’interview de Bruno Retailleau dans le Grand Matin Sud Radio