Changement de cap à droite. Absente du second tour de l'élection présidentielle pour la première fois sous la Ve République, la droite cherche ses repères. Depuis plusieurs années et la prise de pouvoir de Nicolas Sarkozy sur l'UMP, devenue Les Républicains, la tendance était au "ni-ni" dans une telle situation, à savoir ni la gauche, ni l'extrême-droite.
Cette fois-ci, la situation est différente. D'abord parce que c'est Emmanuel Macron qui est opposé à Marine Le Pen. Le leader d'En Marche !, attaqué par François Fillon et les ténors de la droite lors de la campagne, comme étant l'héritier de François Hollande, apparaît moins difficile à soutenir qu'un membre du Parti socialiste. Ainsi, dès le soir du premier tour, beaucoup de voix se sont élevées à droite, y compris celle de François Fillon, pour appeler à voter Macron afin de faire barrage au Front national.
Ces derniers jours, une nouvelle initiatives est apparue, un nouveau site internet, baptisé Riposte républicaine. Lancé par Nathalie Kosciusko-Morizet et Christian Estrosi, il s'agit d'un outil qui doit permettre de "démontrer la nocivité du programme du Front national".
Mais la vraie raison de ce revirement est plus politique, car dans un mois, les Français devront choisir la composition de l'Assemblée nationale. Et Les Républicains veulent croire à un miracle qui ferait oublier le fiasco présidentiel. Comptant sur le fait qu'Emmanuel Macron, s'il est élu, ce que les sondages laissent penser, aura à composer une majorité hétéroclite, la droite va tenter d'obtenir un maximum de députés pour peser le plus possible sur la nouvelle Assemblée nationale.