Invité du Brunch politique sur Sud Radio ce dimanche, Roland Dumas a évoqué la politique française au Proche-Orient, notamment dans la lutte contre l'Etat Islamique, qui a encore procédé à l'exécution d'un otage japonais ce week-end."Je pense que la politique que nous suivons dans le Proche-Orient n’est pas la bonne. J’aurais travaillé avec Bachar Al-Assad pour lutter contre l’Etat Islamique, a expliqué l'ancien ministre des Affaires étrangères. J’aurais posé mes conditions et j’aurais surveillé, bien sûr, je ne me serais pas jeté dans la gueule du loup. Mais je pense que c’était une voie convenable dans la région", a déclaré Roland Dumas."N’oublions pas que Bachar Al-Assad a été invité officiellement comme chef d’Etat au défilé de nos troupes à Paris, a ajouté l'ancien ministre des Affaires étrangères. On ne peut pas changer du jour au lendemain de vision. On peut faire confiance à Bachar Al-Assad. Je connaissais surtout son père, qui m’a reçu un bon nombre de fois. C’était un homme très cultivé, qui a marqué son temps. C’était un allié traditionnel. Il ne fallait pas tout jeter à la rivière."
“Il faut des gouvernements forts”
Pour l'ancien président du Conseil constitutionnel (1995-2000), il faut essayer de comprendre le contexte qui peut expliquer la violence avec laquelle Bachar Al-Assad réprime le mouvement de contestation qui s'exprime depuis quatre ans en Syrie : "Vous connaissez, dans le Proche-Orient, un Etat ou un groupement qui soit à l’image de l’Occident ? Il ne faut pas se leurrer, il faut des gouvernements forts. Mais il faut garder un contact avec eux et leur faire comprendre que tout ce qu’ils font n’est pas bien. Et on y arrive."
Les “dessins des journalistes avaient quelque chose de provocant”
Invité à réagir sur les attentats qui se sont produits à Paris début janvier, Roland Dumas a indiqué qu'une telle attaque était "prévisible, compte tenu du climat et des dessins des journalistes en question, qui avaient quelque chose de provocant"."Un enfant, dans une école, a refusé de faire une minute de silence parce que ça ne le concernait pas et qu’ils étaient allés trop loin. La vérité sort de la bouche des enfants, très souvent", a estimé Roland Dumas, avant d'ajouter : "Bien sûr, on ne peut qu’être contre ces actions. La liberté, c’est la liberté. Mais il faut regarder l’ensemble des choses."