À l'issue de quatre heures de débats plus ou moins tendus mardi, l'Assemblée nationale a adopté le principe de l'expérimentation des salles de shoot, officiellement baptisées “salles de consommation de drogue à moindre risque”. Le député UMP de Haute-Savoie Bernard Accoyer y voit "un changement radical de la politique contre les drogues et l'intoxication par les drogues".
“Se shooter sous le contrôle de l’État”
"Il y a une politique qui est conduite depuis longtemps qui a donné des résultats très positifs en ce qui concerne les drogues dures injectées. On a vu baisser les contaminations par le virus HIV, on a vu baisser de manière très importante les décès par overdose. Cette politique marche donc. Mais, dans le même temps, elle a échoué sur la consommation de cannabis, qui est une drogue potentiellement au fil du temps aussi dangereuse que les autres. Là, il y a un échec", détaille l'ancien président de l'Assemblée nationale, qui s'interroge : "Quel signal donne-t-on aux jeunes, en inversant notre politique et en leur disant : Venez, vous allez pouvoir vous shooter sous le contrôle de l’État ?""C’est un signal incompréhensible. Ce sont des zones de non-droit organisées puisque la drogue consommée sera issue du trafic", juge l'élu haut-savoyard, qui évoque une disposition "idéologique".