Sarah El Haïry : "L'éducation n'est pas une jauge"
Les causes de la recrudescence de l'épidémie de Covid-19 en France ciblent notamment les jeunes. "Pendant le confinement, la jeunesse de France a aidé ses grands-parents, elle est allée chercher les repas assure Sarah El Haïry. Après est-ce que l’on a du relâchement ? Oui, ce sont des êtres humains. Notre avenir dépend de leur capacité à se mobiliser. Tout ce que l’on fait, c’est pour notre jeunesse. Je leur dis 'gardez le cap'".
La secrétaire d'État appelle-t-elle à la responsabilité ? Y a-t-il des comportements parfois irresponsables ? Selon elle, "comme pour tout le monde, il y a un peu de relâchement. Il faut vivre avec ce virus, ce n’est pas naturel, pas facile, mais c’est notre seule solution, notre seul outil. Le masque est la seule manière pour me protéger, moi, protéger les autres, aller à la fac."
Pour autant, les amphithéâtres sont bondés. La rentrée universitaire n’est-elle pas une bombe a retardement ? "Frédérique Vidal a reçu la semaine dernière les présidents d’associations et d’universités pour faire évoluer la manière d’étudier explique Sarah El Haïry. Le plus important est que l’éducation n’est pas une variable, une jauge. Le plus dur collectivement, c’est de vivre avec ce virus. Une fois passé le cap, on retrouvera une vie plus sympa, et on pourra relâcher tous les efforts."
"Le service national universel n'est pas en stand by"
Sacrifie-t-on la jeunesse pour sanctuariser les plus âgés, comme le pense Vincent Lindon ? "Je ne vois pas du tout cela. On fait cela parce que l’on aime nos parents et nos grands-parents. Il n’y a pas de guerre de générations, loin de là affirme Sarah El Haïry. La seule manière de s'en sortir est d'être unis, unis sur nos territoires, unis entre les générations".
Est-elle favorable à une convention citoyenne sur la jeunesse voire au droit de vote à l’âge de 16 ans ? "Tout ce qui permet de l'émulsion, de l'intelligence collective, sont des sujets bienvenus assure la secrétaire d'État. Pas forcément le droit de vote, mais ce sont les parlementaires qui décideront. Le vrai sujet est l’abstention estime-t-elle. 70% de nos jeunes ne vont pas voter. Le vrai combat est de lutter contre l’abstention des 18-25 ans".
Le service national universel a-t-il du plomb dans l’aile ? "Il n’est pas en stand by. C'est moi qui en suis la garante et je peux vous dire que j'y mets toute l'énergie ! souligne Sarah El Haïry. Dans quelques jours, il y aura une journée de cohésion en Nouvelle-Calédonie. Sur la métropole, il y a eu des missions d’intérêt général, mais le séjour de cohésion est juste reporté".
Séparatisme : "ne plus accepter, dénoncer et dire"
Quid de la lutte contre le séparatisme ? Les associations sont-elles parfois une porte d’entrée pour le communautarisme ? " Je fais partie de ceux qui disent qu’il ne faut pas mettre de poussière sous le tapis. Oui, nous avons des problèmes, dans toute la société. La République est grignotée, en danger, il faut lutter".
"Des enquêtes sont en cours, il faut se ressaisir sur un projet de société, ne plus accepter, dénoncer, dire. Il y a une seule loi, la loi de la République. Nous avons tous travaillé et participé, il y aura une réponse. Aujourd’hui, il faut lutter contre le séparatisme, et recréer de l’unité dans notre pays. Pas de tabous, il faut nommer les choses. "
"Je suis pour les Travaux d’Intérêt Général"
Pour lutter contre la délinquance juvénile, faut-il penser à un couvre-feu pour protéger les adolescents ? "Non, ce n’est pas aussi radical estime Sarah El Haïry. Il faut en revenir aux essentiels. Quant on casse, on répare, quand on détruit, on paie. Je suis pour les Travaux d’Intérêt Général. Le TIG, c’est efficace et immédiat. Quand un enfant est dans la rue après 22 h, il faut se poser des questions. C’est la responsabilité des parents."
La vie associative a-t-elle été mise à mal par la crise du Covid ? "J’ai obtenu 100 millions d’euros. Nos associations ont été bousculées financièrement et humainement. Les bénévoles sont plutôt âgés, il faut des réponses humaines, avec 100.000 services civiques, des emplois associatifs. Ensuite, il y a des besoins en apports financiers. Ce sont des prêts à taux zéro.
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