Invité ce jeudi du Grand Matin Sud Radio, le député FN du Nord Sébastien Chenu s'est bien évidemment attardé sur l'actualité récente, marquée par le décès la veille de "l'idole des jeunes" Johnny Hallyday, emporté par un cancer des poumons à l'âge de 74 ans.
"Johnny c'était transgressif et pas très institutionnel mais on ne peut pas le laisser partir comme un quidam"
Celui qui est également porte-parole du parti frontiste est ainsi revenu sur l'hommage rendu à l'artiste par l'Assemblée nationale, un moment d'émotion selon lui. "C'était émouvant, à la mesure de l'émotion qui traverse notre pays avec la disparition de Johnny Hallyday. C'était un clin d'œil, plus qu'un hommage d'ailleurs, de la représentation nationale à ce grand artiste", a-t-il déclaré. Quant à la question de savoir si l'artiste mérite un hommage national, notre invité ne s'y oppose pas, malgré des réticences de fond. "Je suis parcouru par un double sentiment : le fait que Johnny Hallyday et le rock'n roll est quelque chose d'assez transgressif et pas très institutionnel donc il ne faut pas vouloir faire entrer dans les institutions ce qui ne l'est pas. Mais d'un autre côté, on ne peut évidemment pas laisser Johnny Hallyday partir comme un quidam, donc la France doit faire quelque chose. Je ne suis pas hostile à l'idée, ça ne me heurte pas qu'il y ait quelque chose sur les Champs-Élysées et un hommage à l'église de la Madeleine. Je crois que les Français seront content de se rassembler". Interrogé ensuite sur la déclaration d'Aurore Bergé - qui avait comparé sur notre antenne l'impact de la mort du chanteur à celle de Victor Hugo - M. Chenu n' a pas paru choqué outre-mesure, préférant tout de même établir une comparatif avec une autre personnalité plus récente : "Je crois que la comparaison la plus juste serait avec Edith Piaf, c'est-à-dire un immense artiste populaire qui touche plusieurs générations et dont l'œuvre va au-delà de l'artiste lui-même.
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Redoute-il une récupération politique ? "Je déteste le fait que des hommes politiques, quels qu'ils soient, puissent essayer de prendre un petit morceau de la lumière de cet artiste (...) laissons le temps au deuil", a-t-il répondu sèchement adressant au passage un tacle à Christian Estrosi - qui envisage de rebaptiser une rue au nom de l'artiste - qui, selon lui, "cherche toujours à briller dans la lumière des autres". "Que M. Estrosi s'occupe plutôt de briller avec sa propre lumière ! C'est sûr, ça ferait peut-être un peu moins d'étincelles, c'est un peu limite !", a-t-il surenchéri.
"Ne comptons pas sur Laurent Wauquiez, c'est une illusion !"
Revenant ensuite à des considérations plus politiques, Sébastien Chenu a par ailleurs évoqué l'échéance des élections européennes en 2019, affirmant que Marine Le Pen ne conduira pas la liste du parti frontiste. "Marine Le Pen l'a indiqué, elle ne prendra pas la tête de cette liste nationale", a-t-il ainsi confirmé rappelant au passage que sa formation politique était "hostile à l'Union européenne" et qu'il s'agissait d'une "idée majoritaire dans le pays". "Je crois même que le nombre de Français hostiles à l'UE est plus important que celles et ceux qui adhèrent à la façon dont l'UE est aujourd'hui construite, c'est-à-dire contre les peuples", a-t-il encore ajouté. Cet argument souverainiste et anti-UE peut-il conduire le FN à mener des listes communes ? Sébastien Chenu n'y est pas opposé : "Peut-on travailler avec d'autres ? Je le crois oui ! Est-ce que l'on peut ouvrir un dialogue et peut-être une liste avec Nicolas Dupont-Aignan ? Pourquoi pas, j'y suis plutôt favorable, il faut rassembler". Ce rassemblement peut-il aller au-delà, jusqu'au parti LR par exemple ? Le député voit plus loin et plus large sur l'échiquier, prônant un rassemblement du peuple français contre l'UE. "Je ne crois pas en l'union des droites parce que je trouve ça trop restrictif, parce que cela vous prive d'emblée de gens qui ne se définissent pas comme de droite ", a-t-il conclu, non sans fustiger Laurent Wauquiez, sur lequel "on ne peut pas compter", selon lui.
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