La reprise en main du dossier par le Premier ministre Édouard Philippe en lieu et place de la ministre des Transports Élisabeth Borne va-t-elle permettre des avancées dans le dialogue entre le gouvernement et l’intersyndicale de la SNCF ? Toujours est-il que la grève perlée débutée le 3 avril dernier se poursuit actuellement, et les réunions bilatérales annoncées entre le gouvernement et les syndicats le 7 mai s’annonce cruciales.
Sans avancées notoires, la CGT-cheminots notamment appellera à une intensification de la grève. "Il y aura le 3 mai un rassemblement des cheminots pour signifier le fait qu’ils exigent que le gouvernement apporte des réponses à leurs revendications. C’est un premier signal d’alerte. Ce sera un rassemblement qui se fera probablement dans les environs de l’Assemblée nationale et en province au niveau des préfectures pour interpeller l’État et exiger des solutions à ce conflit. Le deuxième signal d’alerte, c’est que si le gouvernement n’annonce pas quelque chose de satisfaisant le 7, nous appellerons à une journée sans cheminot (et donc forcément sans train) le 14 et une montée du niveau de mobilisation pour montrer à ce gouvernement notre détermination", confie son secrétaire général Laurent Brun au micro de Sud Radio.
Pour Erik Meyer, secrétaire fédéral de Sud Rail, l’heure est désormais aux progrès concrets, pour enfin sortir du flou. "Ce qu’on attend de la journée du 7 mai, c’est qu’il y ait une reprise en main du dossier par Matignon. S’il y a reprise des négociations, nous souhaitons que l’État soit partie prenante à la table des négociations avec les représentants du patronat pour qu’on puisse enfin avancer concrètement sur les garanties du contrat social des cheminots, du système, sur les financements, sur les petites lignes, etc. Aujourd’hui, quand on épluche le projet de loi, en-dehors des trois dogmes politiques posés par Édouard Philippe, il est vide !", s’exclame-t-il.
Propos recueillis par Clément Bargain