Le vote de confiance au gouvernement sera particulièrement scruté.
Si la large majorité pour La République en Marche aux législatives ne laisse aucun doute sur le résultat, l'ampleur du score sera significative et indiquera le nombre de députés de droite qui auront accordé leur confiance au gouvernement.
Ce mardi, le député (LR) des Hauts-de-Seine Thierry Solère a affirmé que les députés de droite prêts à voter la confiance au gouvernement étaient "largement assez nombreux" pour former un groupe parlementaire autonome à l'Assemblée nationale, "au moins 25" selon sa collègue Laure de la Raudière.
"Construire plutôt que de détruire"
"Avec de nombreux collègues, on va essayer de construire plutôt que de détruire", a affirmé Thierry Solère sur France Inter, précisant que "techniquement, on est largement assez nombreux" pour créer un groupe parlementaire autonome - soit plus de quinze députés, le minimum nécessaire à la constitution d'un groupe.
Selon Laure de la Raudière, ce groupe, qui devrait s'appeler "Les constructifs", comptera "au moins 25 députés LR", et au total "une quarantaine de membres" si les députés UDI rejoignent ce groupe, comme les discussions en cours le laissent, selon elle, augurer.
Lors du vote de confiance, ces députés auront la liberté de voter pour ou de s'abstenir, a-t-elle précisé à l'AFP dans les couloirs du Palais Bourbon. "On est un groupe de droite, mais nos électeurs nous ont demandé de travailler de manière constructive dans l'intérêt du pays", a résumé cette proche du ministre de l'Économie Bruno Le Maire.
Ces députés LR "constructifs" ne se rendront donc pas à l'élection du président de groupe LR, prévue mercredi matin.
Une "présomption de confiance"
Le député des Hauts-de-Seine Thierry Solère, initiateur de l'appel aux députés de droite à accepter la "main tendue" par Emmanuel Macron, a affirmé que ces députés "travaill[aient] à (la création d'un groupe autonome) en ce moment".
De "très nombreux" élus se sont rencontrés lundi, il y a "d'autres rencontres aujourd'hui" mardi, pour un rassemblement du groupe mercredi, et une officialisation prévue "techniquement" la semaine prochaine.
"Je suis de droite, je me suis fait élire sur une étiquette de droite, mais j'ai dit à mes électeurs ce que j'allais faire pendant toute la campagne", a déclaré M. Solère, réitérant son intention de voter la confiance au gouvernement.
"Sinon, ça s'appelle une posture politicienne. Si on vote contre, c'est qu'on cherche à faire tomber le gouvernement, or ce gouvernement est légitime et il vaut mieux une présomption de confiance qu'autre chose", a-t-il ajouté.
Accoyer : "Nous ne voterons pas la confiance"
"Voter la confiance, ça veut dire qu'on soutient (le gouvernement,) ça veut dire qu'on connaît toutes les mesures qu'il prendra, qu'on connaît le discours de politique générale", a dénoncé le secrétaire général de LR Bernard Accoyer. "Nous ne voterons pas la confiance car nous serons un parti d'opposition responsable".
Réagissant aux critiques de l'aile droite de son parti qui attribuent l'échec des élections législatives aux députés prêts à saisir la "main tendue" de l'exécutif, M. Solère a contre-attaqué: "S'il y en a qui portent une responsabilité dans la défaite de la droite, c'est ceux qui étaient à la tribune du Trocadéro et qui sont venus dire à François Fillon 'Continue, continue!'".
"L'UMP en 2002, c'est 365 députés de droite à l'Assemblée. En 2007, c'est 300 députés. En 2012, 200 et en 2017, 111" a-t-il énuméré, ajoutant que, sans être dans une "logique de divorce", il ne "voulait pas passer (son) temps et (son) énergie à redresser les partis politiques et préparer l'élection de 2022".