Une crise du pouvoir. Si, depuis plusieurs mois, la niveau abyssal de François Hollande dans les sondages était compensé par un Manuel Valls plus populaire, voilà que le Premier ministre dégringole à son tour dans le tableau de bord politique Ifop-Fiducial pour Sud Radio et Paris Match.Le président de la République perd encore 2 points de popularité au mois de juin pour atteindre 16 % d'opinions positives, son plus bas niveau depuis son accession au pouvoir en mai 2012. 58 % des sondés confient qu'ils n'approuvent "pas du tout" son action. Remonté à 50 % d'opinions favorables après les attentats de novembre, François Hollande poursuit sa chute vertigineuse sur ces 6 derniers mois.
60 % des gens qui ont voté pour lui au premier tour en 2012 désapprouvent aujourd'hui son action, preuve qu'il lui sera difficile de réunir à nouveau la majorité qui l'a porté au pouvoir il y a 4 ans. Sans parler de réunir la gauche, les sympathisants socialistes perdent également confiance face à l'absence de résultats. Ils ne sont que 54 % à toujours soutenir le chef de l'Etat, alors que 46 % désapprouvent son bilan.Seul point où François Hollande gardait encore un crédit certain, l'affirmation selon laquelle "il défend bien les intérêts de la France à l'étranger" ne convainc plus que 49 % des personnes interrogées, soit moins d'une personne sur deux. Ils ne sont aujourd'hui que 13 % à souhaiter sa réélection en 2017.
Manuel Valls s'effondre
Les choses ne sont pas plus réjouissantes pour le Premier ministre. Manuel Valls connait en effet une baisse de 9 points par rapport au mois de mai, atteignant 28 % d'opinions positives. 44 % des sondés n'approuvent "pas du tout" son action, soit 11 points de plus qu'en mai. Le chef du Gouvernement atteint lui aussi son niveau le plus bas depuis sa prise de fonction à Matignon.
S'il garde une certaine cote parmi les plus de 65 ans, avec 41 % d'opinions positives, il ne convainc que 22 % des moins de 35 ans. Le Premier ministre divise les sympathisants du Parti socialiste, avec 50 % de gens qui approuvent son action et 50 % de gens qui désapprouvent et il peine à convaincre parmi l'électorat de François Hollande au premier tour de 2012, avec seulement 38 % d'opinions favorables.Peut-être un effet de la loi El Khomri, ils ne sont que 28 %, parmi les sondés, à le juger proche des préoccupations des Français, soit une baisse de 12 points en un mois, et 19 % à le penser capable de sortir le pays de la crise, soit 9 points de moins qu'en mai. Conséquence, seuls 37 % des personnes interrogées souhaitent qu'il joue "un rôle important à l'avenir".
L'opposition n'apparaît toujours pas crédible
Malgré une légère progression sur le mois écoulé, Les Républicains n'apparaissent pas encore comme une solution crédible pour pallier le manque de confiance envers le Gouvernement actuel. 22 % des sondés estiment qu'ils feraient mieux s'ils étaient aux responsabilités. Près de la moitié, en revanche, pensent qu'ils ne feraient ni mieux, ni moins bien que le Gouvernement actuel, signe d'une perte de confiance envers les partis politiques traditionnels de Gouvernement.Une situation qui ne profite pas, toutefois, au Front national, puisque le parti d'extrême-droite ne convainc pas plus. 16 % des personnes interrogées pensent que la formation de Marine Le Pen s'en sortirait mieux si elle était au pouvoir, alors que 52 % jugent qu'elle ferait encore moins bien que la gauche.
Alors que Les Républicains n'avaient pas obtenu de meilleur résultat depuis octobre 2015, jamais autant de sondés n'avaient considéré que le Front national ferait moins bien que le Gouvernement actuel. Peut-être l'effet du retrait médiatique de Marine Le Pen, au moment où les candidats Les Républicains commencent à sortir du bois pour la primaire de la droite.Sondage réalisé par téléphone, du 3 au 4 juin 2016, auprès d'un échantillon de 938 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.