Emmanuel Macron est-il déjà en marche vers l'Élysée ? À écouter le discours de l'ancien ministre, dimanche soir, après la publication des résultats, il semble plus tourné vers l'après 7 mai que sur la campagne du 2nd tour.
D'après un sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio, CNews et Paris Match, Emmanuel Macron l'emporterait effectivement lors du second tour, étant crédité de 60 % des intentions de vote, contre 40 % pour Marine Le Pen.
Un résultat qui lui laisse une certaine marge de manœuvre, mais qui n'exclut pas tout suspense au soir du 7 mai.
Dans le détail, 92 % des personnes qui déclarent qu'elles voteront pour Emmanuel Macron sont sûres de leur choix, contre 84 % pour Marine Le Pen. Un chiffre beaucoup plus haut en faveur du candidat d'En Marche ! par rapport à celui qui lui était attribué avant le premier tour et qui témoigne de la forte proportion de gens qui entendent faire barrage au Front national.
Les électeurs de Fillon partagés
Une tendance que l'on retrouve également dans les reports de voix. Malgré le fait que Jean-Luc Mélenchon n'ait pas pris de position publique pour appeler à voter pour Emmanuel Macron, 51 % de ses électeurs au premier tour entendent apporter leur voix à l'ancien ministre de l'Économie, contre 19 % à Marine Le Pen, tandis que 30 % entendent s'abstenir ou voter blanc ou nul. Un report qui est donc favorable à Emmanuel Macron, comme l'est celui des électeurs de François Fillon, même s'il est beaucoup plus contrasté.
41 % des personnes qui ont voté pour le candidat Les Républicains au premier tour annoncent qu'elles voteront pour Macron, contre 33 % pour Marine Le Pen et 26 % qui entendent s'abstenir ou voter blanc ou nul. Les appels, nombreux, des leaders de droite à faire barrage à l'extrême-droite n'arrivent donc pas à masquer la forte opposition dans l'électorat de droite, tiraillé par l'idée d'un front républicain.
L'opposition entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour risque en tout cas de traduire l'opposition entre deux France. Les professions et catégories socioprofessionnelles supérieures voteraient majoritairement Macron (68 %), tandis que les employés (55 %) et ouvriers (62 %) opteraient pour la candidate frontiste. De même, les électeurs de l'agglomération parisienne choisiraient nettement (72 %) l'ancien ministre de François Hollande, tandis que la marge est plus faible du côté des habitants des communes rurales, qui sont prêts, pour 42 % d'entre eux, à voter Marine Le Pen.