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Stéphane Gatignon : "Si on n'arrive pas à faire péter le ghetto, la banlieue peut être explosive"

Par Mathieu D'Hondt

L'ancien maire de Sevran (Seine-Saint-Denis), Stéphane Gatignon, était ce mardi l'invité du petit-déjeuner politique de Sud Radio.

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Invité ce mardi du petit-déjeuner politique au micro de Patrick Roger, Christophe Bordet et Michaël Darmon, l'ancien maire de Sevran (Seine-Saint-Denis), Stéphane Gatignon a notamment évoqué la nécessité de mettre en place des politiques durables et efficaces dans les quartiers.

"Il y avait 113 effectifs de police quand j'ai été élu maire en 2001, il n'y en a plus que 80 aujourd'hui"

Après avoir démissionné le 18 mars dernier, lassé par l'insuffisance des politiques publiques dédiées aux banlieues, Stéphane Gatignon nous a rappelé l'importance d'une véritable rénovation urbaine dans ces territoires périphériques. "Il faut une forme de révolution culturelle des services de l'État, pour appréhender les choses différemment et s'ouvrir. On ne peut pas continuer de dire, dans des villes comme Sevran, qu'il faut simplement faire du logement social", a-t-il d'abord affirmé. "Si on veut péter le ghetto, il faut mixer tout ça, ouvrir la table, changer la donne et ça, c'est une question d'évolution forte de la culture de l'État. On ne peut pas continuer de mettre les plus pauvres et les plus fragiles ensemble, ce n'est pas possible !", a-t-il ajouté. "Si j'avais Macron en face de moi, je lui dirais : 'ouvrons, ayons un peu de vision anglo-saxonne'. N'oublions pas deux choses : la banlieue, qu'on le veuille ou non, c'est d'abord cosmopolite, c'est jeune, c'est dynamique et c'est l'avenir (...) Mais ça peut être dangereux ! Si on ne donne pas un peu de sens, si on ne fait pas péter le ghetto et si on n'arrive pas à mixer tout ça, ça peut être explosif !", a-t-il encore insisté.

Et l'intéressé de rappeler l'importance d'une présence policière dans ces quartiers délaissés, où l'influence des plus radicalisés n'est plus à démontrer. "Il faut déjà remettre du renseignement réellement. Il faut que l'État voit à nouveau ce qu'il se passe. Ensuite, si je prends simplement Sevran par exemple, il y avait 113 effectifs de police quand j'ai été élu maire en 2001, il n'y en a plus que 80 aujourd'hui, c'est  beaucoup moins ! On n'a plus de forces de police ! Aulnay-Sevran, c'est une voiture de la Bac après 23h, c'est quand même 140 000 habitants dans des territoires pas si simple que ça", a-t-il ainsi déploré.

Enfin, Stéphane Gatignon s'est prononcé en faveur de mesures fortes pour encourager l'embauche et la relance économique dans les quartiers péripéhériques, évoquant ainsi l'hypothèse d'abaisser certaines charges pour les petites entreprises. "Si on veut faire du Macron par exemple, déchargeons les entreprises de moins de 5 salariés. Ça permetrait de sortir tout un tas de gens du travail au noir car ce qui gangrène aussi nos territoires, c'est la question de la pauvreté et le nombre de personnes qui travaillent au noir. Il faut donc supprimer les charges sur les entreprises de moins de 5 salariés et on relance le commerce, l'artisanat et les petites entreprises", a-t-il conclu.

>> Retrouvez l'intégralité de l'interview de Stéphane Gatignon, invitée du petit-déjeuner politique

 

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