Au moment où l'Île-de-France commençait à se retrouver paralysée par la neige, mardi, Stéphane Le Foll, bloqué par le retard de son train, a manqué sa propre conférence de presse.
Invité du Grand Matin Sud Radio ce mercredi, il a évoqué une "fragilité" de la SNCF : "Il y a une fragilité et je ne pense pas que ce soit uniquement la neige. Hier, il n'y avait pas de tempête, pas de vents puissants, pas de température sous les zéro degré. Au niveau de la gare Montparnasse, il y a un vrai sujet de maintenance et de maîtrise. Dans ce système très minuté, à la seconde, dès qu'il y a quelque chose qui ne va plus, ça a des conséquences colossales. Il y a un souci. Il faut qu'il y ait une prise en compte du trafic qui a augmenté, de la manière dont il faut le gérer et une amélioration de la gestion des petits aléas."
"Il y a une fragilité à la #SNCF et je ne pense pas que ce soit uniquement la #neige. Dès que quelque chose ne va plus, ça a des conséquences colossales" @SLeFoll #SudRadioMatin
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— Sud Radio (@SudRadio) 7 février 2018
Sur la pagaille causée par la neige en région parisienne, Stéphane Le Foll a parlé d'une "réflexion à avoir" sur la manière de mieux gérer ces épisodes neigeux à l'avenir.
"Le vrai sujet, c'est de savoir quel investissement on est prêt à consentir pour traiter des aléas qui sont peu fréquents, a indiqué le député PS de la Sarthe. Ce qui est frappant, c'est cette déstabilisation d'une grande capitale, d'une mégalopole. La question doit être posée. Comment peut-on avoir des systèmes qui permettent des transferts de matériels, pour avoir une utilité plus importante. Aujourd'hui, il faut faire face, mais en même temps, il faut réfléchir à la manière dont on pourrait trouver des système pour mieux s'adapter."
En tant qu'ancien ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll a également réagi à la gronde des agriculteurs d'Occitanie, qui protestent contre la nouvelle carte des zones défavorisées qui exclut un grand nombre d'entre eux des aides européennes.
"Quand l'Europe a demandé de revoir ces critères de zones défavorisées, j'ai fait pratiquement cinq cartes différentes, pour essayer de trouver des solutions, a-t-il expliqué. On était arrivé à un consensus, mais on était à un mois des élections et, aussi près du scrutin, j'avais dit qu'une décision politique de cette taille méritait que je laisse le gouvernement suivant décider. Il y a eu, apparemment, un changement de carte."
Aujourd'hui, Stéphane Le Foll est candidat à la direction du Parti socialiste. Alors que certains raillent sa participation au gouvernement Hollande, dont l'héritage est loin de faire l'unanimité au PS, le député PS de la Sarthe vante, au contraire, sa "loyauté" : "Ce que l'on me reproche, c'est d'avoir été ministre, d'avoir été un responsable politique en responsabilité. Pendant 5 ans, je crois avoir fait la démonstration d'une solidité, d'une loyauté. C'est un reproche qu'on me fait, j'en fais une valeur. Et les gens qu'il reste au PS sont des gens loyaux. Aujourd'hui, je suis député dans la circonscription qui était celle de Fillon. Je l'ai gagnée en affichant le logo du PS. Je suis un homme de gauche. Je ne veux pas de ce procès qui m'est fait par ceux qui, en plus, n'ont pas toujours eu une attitude exemplaire. Ça suffit !"
"Un homme de gauche", donc, qui se montre critique envers les choix politiques du gouvernement actuel : "Aujourd'hui, ce qui est frappant, c'est l'interpellation, par les gens, sur la question de la CSG. Et pendant ce temps-là, on a laissé des millions et des milliards, avec l'ISF, à ceux qui n'en avaient pas besoin. Il y a un sentiment objectif qui est en train de s'installer dans la population. Ça se voit et ça s'entend."
Écoutez l'interview de Stéphane Le Foll, invité du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard