Ce lundi, une personne a été blessée et une autre tuée suite à l’attaque de deux abribus par une voiture à Marseille (Bouches-du-Rhône). Alors que les enquêteurs privilégient la piste psychiatrique à l’heure de déterminer les motivations du suspect, le sénateur-maire (FN) du 7ème secteur de la ville, Stéphane Ravier, pose quelques réserves au micro de Sud Radio. "On nous affirme qu’il ne s’agirait pas d’un attentat islamiste. Je demande quand même encore à voir et je constate en tout cas qu’il s’agit d’un délinquant récidiviste, quelqu’un dont on nous dira qu’il était une chance pour Marseille, qu’il était gentil, qu’il disait bonjour, etc. D’après mes informations, le véhicule qu’il a utilisé a quand même été volé il y a deux jours. Son acte a donc été prémédité, et cela ne s’apparente pas à un coup de folie. J’attends que l’enquête soit définitivement menée pour tirer toutes les conclusions, mais encore une fois l’inspiration est là", affirme-t-il.
"Je suis regardé comme un extraterrestre"
Selon lui, les politiques locales menées par la mairie de Marseille ont une part de responsabilité dans la situation actuelle de la cité phocéenne. "Il est évident que Marseille est vulnérable aujourd’hui, surtout lorsque vous avez affaire à des autorités et des pouvoirs publics, et la mairie de Marseille en particulier avec Jean-Claude Gaudin, qui sont dans le déni. Lorsque je martèle qu’il faut prendre des mesures pour lutter contre l’insécurité en général et contre l’islamisme militant dans nos quartiers, je suis regardé comme un extraterrestre. On ne me comprend pas, on ne m’écoute pas car on baigne dans le politiquement correct qui voudrait que Marseille soit une ville à part, exceptionnelle, et qu’ici ça se passe différemment : "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil". Or, ce n’est pas le cas. Il y a un militantisme extrémiste islamiste qui se développe. J’ai maintes fois alerté le maire de Marseille, qui fait la sourde oreille et ne prend aucune mesure pour lutter contre ce fléau", regrette-t-il.
"On attend qu’ils passent à l’acte et que le sang coule"
Pour Stéphane Ravier, le problème est plus global et va au-delà du drame de ce lundi. "Ça peut se produire partout : Marseille c’est 240km². C’est Lyon et Paris réunis, en superficie. C’est très grand, il est donc impossible de sécuriser chaque m² par des piquets ou des caméras. Il en faut, mais il faut aussi mener une politique dissuasive et répressive en amont. On nous dit que cet individu est un multi-récidiviste et que ce serait un cas psychiatrique. Que faisait-il dans les rues de Marseille alors ? Pourquoi a-t-on attendu qu’il commette cette double attaque pour constater qu’il y avait encore dans nos rues un loup prêt à passer à l’acte ? S’il n’y a pas assez de places dans nos hôpitaux psychiatriques, il faut en créer. Quand il s’agit d’individus étrangers, il faut les expulser. Il faut plus de policiers, il faut une justice qui rende justice et qui protège les honnêtes gens en condamnant plus sévèrement. Quant aux réseaux terroristes et la mouvance islamiste qui se développe à Marseille, aucune mesure n’est prise. Aucune mosquée salafiste n’est fermée, aucun imam radical n’a été expulsé, et on sait pourtant qu’il y en a. On attend qu’ils passent à l’acte et que le sang coule. En ce qui me concerne, si j’étais maire de Marseille ou ministre de l’Intérieur, je n’attendrais pas", assure-t-il.
Propos recueillis par Valentin Patte