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Stéphane Troussel : "Les technocrates ne peuvent pas faire de hold-up sur la société civile"

Par Benjamin Jeanjean

Président (PS) du département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel était l’invité ce jeudi du Grand Matin Sud Radio. L’occasion pour lui de regretter l’orientation prise par Emmanuel Macron avec la nomination de son nouveau gouvernement.

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21 ministres, 9 secrétaires d’État, 15 hommes et 15 femmes. La nomination du nouveau gouvernement ce mercredi soir a beaucoup fait réagir la classe politique, après des heures agitées au sein de la majorité. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce gouvernement ne plaît pas à tout le monde. Invité du Grand Matin Sud Radio ce jeudi, le président socialiste du département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, déplore notamment la faible place accordée aux forces vives issues des quartiers populaires.

"Quel est le message adressé à la jeunesse et aux quartiers populaires ?"

"Avec ce remaniement, on se demande quel est le message qu’Emmanuel Macron veut adresser à la jeunesse et aux quartiers populaires. Quand on regarde le vote de la présidentielle et des législatives, on constate qu’il a plutôt été élu par la France qui va bien, qui a décidé de décider pour et par elle-même. Il faut se rappeler qu’il y a eu chez les 18-25 ans 74% d’abstention ! 69% chez les ouvriers ! Quand on voit le profil des nouveaux ministres, on ne peut pas vraiment dire que c’est la société civile issue des quartiers populaires…", assure l’élu francilien.

"Les seuls mots que Jacques Mézard a eus, c’est France profonde et ruralité"

Alors que la jeunesse ou encore la politique de la ville ne sont pas officiellement présentes dans des ministères ou secrétariats d’État spécifiquement dédiés, Stéphane Troussel déplore également les premiers mots de Jacques Mézard, qui sera en charge de ces questions en tant que ministre de la Cohésion des Territoires. "Les seuls mots que Jacques Mézard a eus, c’est la France profonde et la ruralité. Bien évidemment, il y a plein de citoyens qui se sentent en difficulté ou oubliés dans les zones rurales. Mais quand on est ministre de la Cohésion des territoires, on doit aussi parler à la jeunesse et aux habitants des périphéries urbaines", indique-t-il.

"La société civile est diverse, syndicale, associative, citoyenne..."

S’il reconnaît que sa famille politique a en partie déçu les électeurs dans son département, Stéphane Troussel craint que le profil des membres du gouvernement n’éloigne un peu plus ce dernier des préoccupations des habitants des quartiers populaires. "Macron a beaucoup parlé de renouvellement du personnel politique, et il l’a fait en partie. C’est d’ailleurs un regret que j’ai vis-à-vis de ma famille politique. Mais attention, la société civile, ce n’est pas seulement la technostructure et les hauts fonctionnaires. La société civile est diverse, syndicale, associative, citoyenne… Il y a des jeunes talents créateurs d’entreprise en Seine-Saint-Denis. Qu’il aille les voir. Les technocrates ne peuvent pas faire de hold-up au sein de la société civile", assure-t-il.

Réécoutez ici l’intégralité de l’interview de Stéphane Troussel dans le Grand Matin Sud Radio

 

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