"Ne relâchons pas nos efforts collectivement"
La nouvelle souche, très virulente, de Covid-19 a frappé le sud de l’Angleterre, et Londres, qui s’est reconfinée. La France, comme d’autres pays européens, a suspendu les liaisons pendant au moins 48 heures. "Face à cette situation, il faut s’adapter en permanence", souligne Stéphane Troussel, "notre pays et d’autres pays européens ont raison de réagir", estime-t-il. "Nous devons collectivement être mobilisés pour faire face à cette pandémie qui n’est toujours pas derrière nous", affirme le président du département de Seine-Saint-Denis.
De plus en plus de médecins et spécialistes craignent une troisième vague de contaminations après les fêtes, au tout début de l’année 2021. "En ce moment, il y a une baisse de l’occupation des lits de réanimation en Seine-Saint-Denis", explique Stéphane Troussel. Mais le nombre de malades hospitalisés "reste très élevé" dans le département, tout comme "le taux d’incidence et de positivité". "C’est aussi pour ça qu’il faut continuer de faire des efforts", y compris durant "cette période". "Ne relâchons pas nos efforts collectivement", appelle l'élu du Parti socialiste.
Une stratégie de vaccination "à développer"
L’Union européenne doit se prononcer lundi 21 décembre sur les vaccins contre la Covid-19. Or, selon les statistiques, en Seine-Saint-Denis, la vaccination contre la grippe est moins importante qu’ailleurs en France. "Le Département, avec l’Agence régionale de Santé et la CPAM, a organisé un bus itinérant dans plusieurs villes de Seine-Saint-Denis pour favoriser la vaccination", explique Stéphane Troussel qui met en avant le fait "d’aller vers les populations pour développer des messages, pour développer la confiance" après "les cafouillages" qui ont "renforcé la méfiance". Une confiance "plus faible en France que dans d’autres pays européens sur cette question de la vaccination", souligne le président de département.
Stéphane Troussel rappelle toutefois "qu’en Seine-Saint-Denis, nous sommes un désert médical avec moins de professionnels de santé par habitant, et une offre de soins plus limitée". "Au début des opérations de dépistage, il y avait une place trop grande faite à la prescription médicale, avec la nécessité d’avoir une ordonnance pour se faire dépister", regrette-t-il.
La stratégie du gouvernement sur la vaccination "est à développer", estime l’élu. "C’est bien normal de passer d’abord par les Ehpad, puis les résidences autonomie et ensuite par les personnes âgées à domicile", estime Stéphane Troussel. Pour ce faire, le président du Conseil départemental propose que certains soignants à domicile soient mobilisés, comme les infirmiers, "pour participer à ces opérations. C’est absolument indispensable".
Un passeport pour les personnes vaccinées ?
Les élus de l’UDI proposent un passeport pour les personnes vaccinées qui leur permettrait de retrouver une vie normale plus rapidement, puisqu’elles pourront dire qu’elles ont été vaccinées et qu’elles ne transportent pas le virus. "Tout ce qui permet de développer la confiance, de faire face à cette situation le plus rapidement possible pour retrouver une vie normale, pour permettre à la fois de vaincre l’épidémie mais aussi, de nous remettre dans une situation économique et sociale qui nous empêche de sombrer, d’avoir des drames humains, une explosion de la précarité, est absolument indispensable", explique Stéphane Troussel, qui est "ouvert à toute solution".
Le deuxième confinement n’a pas été "de même nature" que le premier, une partie de l’activité ayant été maintenue. Toutefois, "ce qui est sûr", explique l’élu, "c’est qu’il y a une augmentation très forte de la précarité, de la pauvreté". Il y aura davantage de bénéficiaires du RSA, avec une augmentation de "+6%" en Seine-Saint-Denis. "On sera passés de 85.000 allocataires du RSA à la fin du mois de mars à 90.000 à la fin de l’année", note le président de la collectivité. Avec, à la clé, une "augmentation des dépenses" du département pour le seul RSA "de plus de 35 millions d’euros".
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