Ces derniers temps, les observateurs des coulisses de la vie politique française ont pu constater quelques fritures sur la ligne entre les militaires et l’Élysée. En cause, le contexte global d’économies budgétaires qui menaçait les crédits alloués au ministère de la Défense, à l’heure où l’armée française est encore engagée sur plusieurs théâtres d’opération à l’étranger (Sahel, Syrie) et en France (opération Sentinelle). Ainsi, un train d’économies de 850 millions d’euros avait été imposé à la Défense en 2017. Dans ce contexte, celle qu’on surnomme "La Grande Muette" était sortie de son silence par l’intermédiaire du général Pierre de Villiers, qui avait jugé cet objectif budgétaire "non tenable".
Quand Macron hausse le ton face au général de Villiers
Or, dans un discours adressé à l’armée à l’Hôtel de Brienne jeudi soir, Emmanuel Macron a non seulement annoncé une augmentation prochaine du budget de la Défense, porté à 34,2 milliards d’euros pour 2018, mais il a également réagi à cette prise de parole du général Pierre de Villiers, le recadrant sèchement en assurant "qu'il n'est pas digne d'étaler certains débats sur la place publique". Mais alors que le ton très ferme du chef de l’État face aux militaires fait beaucoup parler aujourd’hui, le Premier ministre Édouard Philippe a tenu à calmer les esprits.
Édouard Philippe calme le jeu
Interrogé par BFMTV, ce dernier a ainsi confirmé que le général de Villiers pouvait rester en fonction. "Bien entendu. Vous savez, un message, quand il est exprimé par un chef, est formulé de façon forte et claire et il est reçu. Je comprends tous les débats, toutes les interrogations, toutes les discussions, mais s'agissant des armées, et s'agissant du chef des armées, quand une consigne est donnée, elle est tenue", a-t-il déclaré.