Une "tenue unique" à l'école, un "arbre" pour chaque élève ou encore un "test" pour les classements sportifs de 6e année : le président Emmanuel Macron a déclaré lundi dans une interview jeunesse sur YouTube qu'une série de cours dans les écoles primaires et secondaires qu'il a décrites les nouvelles mesures.
Le chef de l'Etat, qui avait choisi de faire sa rentrée scolaire sur la chaîne du youtuber HugoDécrypte, a répondu pendant une heure quarante à tous les sujets qui interpellent moins et plus de 18 ans.
Sur le port de l'uniforme à l'école, qui enflamme les débats d'un bout à l'autre de l'échiquier politique, il s'est dit favorable à des "expérimentations" et une "évaluation", en se prononçant plutôt pour une "tenue unique", "beaucoup plus acceptable pour les adolescents". "Sans avoir un uniforme, on peut dire vous vous mettez en jeans, tshirt et veste", a fait valoir le président, toujours très présent et à l'offensive sur les sujets éducatifs.
La tenue unique "peut paraître un peu moins stricte d'un point de vue disciplinaire" tout en réglant le problème de la "laïcité" et "l'idée qu'on se fait de la décence", a-t-il souligné. Le ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal, a annoncé qu'il préciserait "à l'automne" les modalités d'une "expérimentation" dans des établissements "volontaires". Revenant sur l'autre sujet polémique du jour, l'interdiction de l'abaya dans les établissements scolaires, le président a fait indirectement le lien avec l'assassinat de Samuel Paty.
Eviter un "nouveau" Samuel Paty
"Nous vivons aussi dans notre société avec une minorité, des gens qui, détournant une religion, viennent défier la République et la laïcité", a-t-il martelé. "Ça a parfois donné le pire. On ne peut pas faire comme s'il n'y avait pas eu l'attaque terroriste et l'assassinat de Samuel Paty dans notre pays", a-t-il dit, en référence à l'enseignant tué en 2020 après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet. Le chef de l'Etat, qui se rendra mardi dans un collège d'Orthez (Pyrénées-Atlantiques) pour mettre l'accent sur le renforcement de la place du sport à l'école, a fait valoir combien "quand on fait du sport on est bien".
L'exécutif veut généraliser la pratique de 30 minutes d'activité physique par jour dans les écoles primaires et deux heures de plus au collège. "C'est un formidable instrument pour mieux apprendre", "c'est un instrument de santé, ça prévient l'obésité", "ça donne un cadre", a-t-il dit. Emmanuel Macron souhaite même porter à une heure quotidienne à terme la pratique sportive à l'école, et "au moins autant au collège". Un souhait conforme à ce qu'exprimait la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, ce lundi sur Sud Radio.
Il a annoncé au passage un "test d'évaluation sportive" en sixième. Interpellé sur l'écologie, autre sujet de préoccupation central des jeunes sur lequel il a souvent été jugé insuffisamment actif, Emmanuel Macron a fixé un objectif très symbolique, voir tous les collégiens de France planter un arbre, en commençant dès cette année en classe de sixième.
Ecologie et TER illimités
Il a certes estimé que ce ne serait pas possible "pour l'intégralité des sixièmes" cette année, mais a souhaité qu'on ait à terme "cette génération où chaque collégien aura planté son arbre", pour "aider" à tenir l'objectif d'un milliard d'arbres plantés en dix ans. Revenant sur un autre sujet fétiche, la durée des vacances d'été et le temps scolaire, il s'est de nouveau dit ouvert à un débat, dans la concertation.
Il faut qu'on "ait un temps scolaire qui soit plus souple et qui, parce qu'on a plus de semaines d'école, de collège et de lycée dans l'année, puisse intégrer du sport, de l'éducation artistique et culturelle et le temps de devoirs et d'accompagnement", a-t-il esquissé.
Dans le domaine des loisirs, il s'est aussi dit favorable à l'instauration d'une forfait de train du type de celui mis en place en Allemagne qui permet, pour 49 euros par mois, de circuler en illimité sur tout le réseau ferré. "J'ai demandé au ministre des Transports (Clément Beaune) de lancer avec toutes les régions qui sont prêtes à le faire le même dispositif", a-t-il confirmé.