Vendredi, une centaine de militants de La République en Marche vont démissionner, de manière collective. "Le sacre de M. Castaner est la goutte d'eau qui a fait déborder un vase déjà plein pour beaucoup de monde", a expliqué Tiphaine Beaulieu, l'une des démissionnaires.
"Ça fait très longtemps que je veux partir et qu'on me demande de rester pour essayer de changer les choses en interne, mais je veux partir parce que ça fait longtemps que j'ai vu qu'il n'y aurait pas de changement", a-t-elle expliqué.
Un "manque de démocratie" au sein du mouvement qui atteint des sommets, selon elle : "Oui, ils nous demandent notre avis. Très souvent même. Pour les statuts, alors que c'est déjà bouclé. Pour les référents, alors que c'est déjà bouclé. Pour les députés, alors que c'est déjà bouclé. C'est juste une histoire de communication, de marketing."
"Tout est comme ça, tout n'est calculé que pour les élections, a ajouté Tiphaine Beaulieu. La République en Marche, c'est une machine à broyer, uniquement une machine à gagner les élections, peu importe le coût. C'est très bien que M. Macron ait descendu les Champs-Élysées en blindé, parce que c'est comme ça qu'on le voit. On voit une République en Marche qui est un char d'assaut, un blindé, qui est en train de rouler sur les militants, de rouler sur les Français. Et nous, on dit stop !"
"Ce n'est pas une nouvelle manière de faire de la politique, dénonce-t-elle. C'est même beaucoup plus ancien. J'ai l'impression qu'on est dans une expérimentation qui pourrait dater de l'Ancien Régime. On a vu des comités fantôme naître, chargés de contrôler les autres comités et la discipline des autres comités. À ce moment, on s'est dit que c'était le fonctionnement de l'ex-URSS dans les années 1950 !"
Propos recueillis par Steven Gouaillier pour Sud Radio