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Toulouse : la CGT a offert un "accueil survolté" à Édouard Philippe

Par Jérémy Jeantet (avec AFP)

Des militants de la CGT ont coupé le courant de la mairie de Mondouzil (Haute-Garonne), où se rendait le Premier ministre Édouard Philippe ce jeudi, avec cinq membres de son gouvernement, pour y signer un contrat de maîtrise de la dépense locale avec la métropole toulousaine.

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Édouard Philippe et cinq de ses ministres sont en Haute-Garonne en cette fin de semaine. Un déplacement dont l'objectif était principalement la signature, ce jeudi après-midi, d'un contrat de maîtrise de la dépense locale avec la métropole de Toulouse.

Cette signature, qui prévoit que les signataires limitent la hausse de leurs dépenses de fonctionnement à 1,2 % par an sur trois ans, a été marquée par une action, revendiquée par la CGT, qui a coupé le courant de la mairie de Mondouzil, où s'exprimer le chef du gouvernement, perturbant ainsi son discours.

Joint par Sud Radio, Cédric Caubère, secrétaire général de la CGT Haute-Garonne, a expliqué cette action : "On peut dire que c’est un accueil survolté pour le Premier ministre et le déplacement du gouvernement en Haute-Garonne. On pense que c’est le genre d’actions qui sont de nature à faire entendre les revendications des salariés, pour montrer que ces réformes alignées les unes après les autres sont rejetées massivement par les salariés, les citoyens, qu’ils soient actifs ou retraités, et même la jeunesse. C’est ce rejet massif qui s’exprime aujourd’hui lors du déplacement d’Édouard Philippe en Haute-Garonne."

Malgré cette perturbation, le reste du programme a pu se dérouler sans accroc et ce contrat, qui a vocation à s'appliquer avec 322 des plus grandes collectivités de France, a pu être signé. 

Au sein d'une métropole qui accueille 15 000 nouveaux habitants par an, "la compression des dépenses de fonctionnement sans dégradation des services publics constitue un challenge sportif, un défi énorme", a souligné M. Moudenc, également président de France urbaine, l'association des grandes villes de France.   

"Cette méthode ne pourra être pérennisée dans le temps qu'en l'amendant et en l'améliorant", a-t-il encore plaidé, en appelant à "convenir d'une clause de revoyure dès le projet de loi de finances 2019 pour améliorer" le contrat, mais "non pas pour revenir dessus".

M. Moudenc a précisé que "25 contrats ont été signés" par les membres de France urbaine et "70 autres le seront d'ici la fin du mois", alors que l'État a fixé le 30 juin comme date-butoir. Selon Matignon, à l'heure actuelle, "plus de la moitié" des 322 collectivités se sont engagées à signer ce contrat.

S'exprimant depuis Mondouzil (Haute-Garonne), la plus petite commune de la métropole avec ses 242 habitants, Édouard Philippe a souligné la nécessité de "maîtriser la dépense publique", sans évoquer de "réduction ou de contraction".

Le Premier ministre a rappelé au passage qu'une refonte de la fiscalité locale était en cours, "un chantier difficile" mais indispensable pour les collectivités qui ont besoin "de stabilité budgétaire".

L'objectif de l'État est de réaliser 13 milliards d'économie sur les dépenses des collectivités durant le quinquennat et des pénalités sont prévues pour celles qui ne respecteraient pas l'objectif fixé. Des discussions sont en cours entre les élus et les préfets pour tenter de parvenir à des accords.

Les trois grandes associations d'élus locaux -Régions de France, ADF (départements), AMF (maires de France)-, ont pris position contre le dispositif gouvernemental, qui va selon elles à l'encontre du principe de libre administration des collectivités. 

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