Une impression de cacophonie. C'est ce qui est ressorti du bureau politique des Républicains qui, après une longue période d'attente, n'a pas pu entériner l'exclusion de ses membres qui ont rejoint les rangs de la majorité présidentielle ou intégré le gouvernement, faute d'avoir atteint le quorum lors de la réunion organisée mardi soir. Résultat, un nouveau bureau politique est convoqué la semaine prochaine pour valider cette décision.
Invitée du Grand Matin Sud Radio, Valérie Boyer, députée LR des Bouches-du-Rhône et porte-parole du parti, n'y voit qu'un contretemps peu important : "C'est l'écume des jours, ce n'est pas très grave. On a pris des décisions, sagement et en respectant tout le monde."
La majorité des membres du bureau politique qui étaient présents mardi soir ont tout de même validé le principe de l'exclusion de Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Franck Riester et Thierry Solère, tout en actant le départ d'Édouard Philippe. Une décision inévitable pour Valérie Boyer : "Nous ne sommes pas dans une coalition. Ces personnes sont parties. C'est très compliqué de rester et d'avoir cette position plus qu'ambiguë, même délétère pour certains d'entre nous. Quand on a un engagement politique, il faut être clair."
Surtout, la députée des Bouches-du-Rhône y voir une manœuvre politique avec, à la baguette, Emmanuel Macron. "Il ne faut pas tomber dans tous les pièges qu'on nous tend avec délectation. Le président de la République veut casser la droite après avoir déstabilisé la gauche", a-t-elle dénoncé.
Interrogée sur la place de Sens Commun au sein du parti, Valérie Boyer a affirmé que l'organisation proche des Républicains y avait toute sa place, estimant qu'elle ne militait pas pour un rapprochement avec l'extrême-droite : "Sens Commun refuse toute alliance avec le Front national. Il y a eu une déclaration qui laisse entendre l'inverse, mais ça suffit. Pas d'anathème, pas de procès. Il y a un communiqué de Sens Commun qui est très clair sur les propos tenus par son président. Pour moi, il n'y a pas de sujet, si ce n'est de vouloir toujours déstabiliser Les Républicains."
Place désormais, explique-t-elle, à l'élection du président du parti, qui aura lieu en décembre prochain. Une étape pour laquelle elle soutient le grand favori, Laurent Wauquiez : "Je pense que c'est le meilleur, que c'est quelqu'un qui connaît bien notre famille politique, qui saura rassembler autour d'un programme clair et net, qu'il a toutes les compétences nécessaires. C'est aujourd'hui celui qui doit être à la tête des Républicains, que je soutiens sans aucune ambiguïté et avec un certain enthousiasme."
Écoutez l'interview de Valérie Boyer, invitée politique du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard