Entre Manuel Valls et Benoît Hamon, la rupture semble définitivement consommée. Lors d'une réunion organisée ce mardi à huis clos à l'Assemblée nationale, l'ancien Premier ministre a en effet fustigé celui qui l'a battu à la primaire socialiste, affirmant, devant ses soutiens, qu'il ne pouvait pas parrainer le candidat engagé selon lui dans "une dérive" empreinte de "sectarisme".
"Aucune leçon de loyauté à recevoir"
Critiqué par une partie du PS en raison de son choix de ne pas accorder son parrainage à Benoît Hamon, Manuel Valls aurait lancé devant l'auditoire - composé d'environ 300 personnes - qu'il n'avait "aucune leçon de responsabilité ou de loyauté à recevoir", si l'on en croit certains des participants cités par l'AFP. Il aurait ajouter que bien que "fidèle à [sa] famille politique [...] donner son parrainage serait une contradiction incompréhensible avec [ses] engagements". Informé de cette volonté, Benoît Hamon a dénoncé, lors de son allocution au journal de 20h de TF1, l'attitude de Manuel Valls en rappelant que ce dernier avait pourtant accepté le principe du soutien au vainqueur de la primaire, insistant sur "l'importance de la parole donnée en démocratie".
Pas de soutien à Emmanuel Macron, mais...
Au cours de cette réunion, Manuel Valls ne s'est pas prononcé sur le candidat qu'il soutiendrait. Bien que certains croient savoir qu'il songerait à Emmanuel Macron, l'intéressé n'a rien laissé filtrer, évoquant tout de même un futur groupe de parlementaires attachés à "la gauche de responsabilité". Fidèle au principe d'une "maison des progressistes", il a tenu à défendre l'idée des "coalitions à la française" avec "des accords sur des sujets essentiels", en cas de victoire d'un "candidat progressiste ou de la gauche".
Dans une allusion à peine voilée aux propos d'Emmanuel Macron à Lille, Manuel Valls a tenu à clarifier sa position précisant qu'il ne s'agissait pas de "négocier, rallier ou rejoindre une maison d'hôte", mais au contraire de "rester groupés et rassemblés".