Après avoir pris ses distances avec son mentor François Hollande et quitté le ministère de l’Économie à la fin de l’été 2016 pour tenter sa chance à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron semble plus que jamais croire en son destin présidentiel, lui qui fait plutôt bonne figure dans les sondages depuis plusieurs mois. Alors qu’il est aujourd’hui en bonne position pour figurer au second tour de la présidentielle selon une enquête Ifop-Fiducial pour Sud Radio, Paris-Match et iTélé, le natif d’Amiens est désormais une cible pour ses adversaires politiques de tous bords, lui qui refuse le traditionnel clivage politique gauche-droite.
La supposée liaison qui fait sourire Emmanuel Macron
Présent lundi soir à un meeting parisien au théâtre Bobino, le fondateur du mouvement En marche a ainsi profité de l’occasion pour évoquer la drôle de rumeur circulant ces derniers jours à son sujet, lui prêtant une relation avec Mathieu Gallet, PDG de Radio France. "Je suis tel que je suis, je n'ai jamais rien eu à cacher. J'entends dire que je suis duplice, que j'ai une vie cachée ou autre chose. (…) C'est désagréable pour Brigitte , et comme je partage mes jours et mes nuits avec elle, elle se demande comment je fais", a-t-il déclaré avant d’ironiser à nouveau, cette fois en adressant un clin d’œil à François Fillon et Jean-Luc Mélenchon. "Je ne l'ai jamais rémunérée pour cela. Si on vous dit que j'ai une double vie avec Mathieu Gallet, c'est mon hologramme, mais ça ne peut pas être moi", a-t-il insisté.
Quand Macron ironise sur le rôle de "gourou" que lui prête Fillon
Toujours dans la même réunion publique, Emmanuel Macron a harangué ses troupes au sujet de François Fillon, qui l’a qualifié de "gourou" ce lundi lors d’une conférence de presse. "Je vous rassure, le projet ne sera pas de nous immoler par le feu, ni même d'avoir des pratiques déviantes", a-t-il lancé, déclenchant l'hilarité de la salle. "Il faut continuer à le combattre (Ndlr : François Fillon) projet à projet, (...) laissez faire la conscience citoyenne sur toutes les polémiques du moment. C'est un projet conservateur, il ne prépare pas la France de demain. (...) Vous n'avez aucune leçon de sérieux à recevoir [d’un] homme qui a été Premier ministre et qui le premier jour disait que l'Etat était en faillite pour le rendre cinq ans plus tard avec 600 milliards de dette publique en plus", a-t-il ajouté.
Cambadélis et le PS montrent les crocs
A gauche, la candidature d’Emmanuel Macron n’est pas non plus pour rassurer le Parti socialiste, alors que Benoît Hamon n’apparaît au second tour de la présidentielle dans aucun sondage actuel. Présent sur le plateau de BFMTV ce mardi 7 février, le patron du parti, Jean-Christophe Cambadélis, a une nouvelle fois brandi le spectre de la radiation du parti pour les soutiens de Macron. "J'ai dit, et je n'ai pas bougé, que ceux qui le parraineraient ne seraient plus au Parti socialiste", a-t-il déclaré avant d’évoquer l’éventualité d’une exclusion du sénateur-maire de Lyon Gérard Collomb, fidèle soutien de la "galaxie Macron". "Bien sûr. Sans problèmes. On ne peut pas être à la fois dans l'équipe du Parti socialiste et parrainer l'équipe adverse", a-t-il indiqué.