C’est l’une des scènes les plus emblématiques de la campagne présidentielle de l’entre-deux tours. Marine Le Pen et Emmanuel Macron tous les deux sur le site Whirlpool d’Amiens, le même jour, à quelques minutes d’intervalles. Alors que le sort des salariés de cette usine a animé le débat politique et économique de cette campagne, Emmanuel Macron était de retour sur place ce mardi, comme il l’avait promis.
Ruffin : "Si c’est pour dire que la mondialisation peut être heureuse..."
Lui aussi figure de la ville d’Amiens et député de la 1ère circonscription de la Somme, François Ruffin (apparenté France Insoumise) était également présent auprès des salariés. Quand on lui demande si cette venue du chef de l’État s’apparente à un coup de com’, le député ne se fait pas prier. "C’est évident ! Qui peut ne pas parler de coup de com’ ici ? La politique, c’est aussi de la communication. Mais si c’est pour dire aujourd’hui que la mondialisation peut être heureuse, ça ne passera pas ici… Maintenant, s’il veut en faire sa roche de Solutré et revenir en pèlerinage tous les ans, je l’accueillerais très volontiers chaque année parce que j’aurais à chaque fois un certain nombre de messages à lui faire passer. (…) J’entends bien me bagarrer pour faire avancer concrètement le dossier des intérimaires. Si jamais il vient déclarer qu’il mettra tout son poids pour qu’il y ait des requalifications chez Whirlpool mais aussi dans tout le reste du pays où il y a de l’intérim abusif depuis des années, je dirais bravo !", déclare-t-il au micro de Sud Radio.
Bertrand : "La vie n’a pas commencé après la dernière élection présidentielle"
Président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand était là lui aussi. Et l’ancien ministre du Travail a insisté face aux journalistes sur le travail effectué par toutes les parties prenantes du dossier, et pas seulement le gouvernement. "Sur ce sujet, nous on a bossé. On était là fin janvier à 6h du matin avec les ouvriers. Quand on leur a dit qu’on se battrait pour qu’il y ait un repreneur, ils n’étaient pas beaucoup à me croire. En définitive, en revoyant les mêmes ouvriers sur la même chaîne de montage, ils m’ont confirmé qu’ils ne nous avaient pas cru à l’époque. Mais on n’a fait que notre boulot. (…) Quand il y a une réussite, vous savez bien qu’il y a toujours 100 pères alors que la défaite est orpheline", a-t-il déclaré.
L’élu a également rappelé le rôle de l’ancien gouvernement. "On a souvent tendance aujourd’hui à souligner que les prédécesseurs n’ont rien fait de bon. Je voudrais donc souligner qu’ici, Bernard Cazeneuve a fait un sacré boulot (et tout le monde sait que je ne suis pas socialiste). Il est venu signer ici un contrat de développement du territoire, il a été présent, c’est lui qui a donné les instructions pour dire qu’il y aurait une prime à l’aménagement du territoire. C’est comme cela que 4 millions d’euros ont été versés. La continuité de l’État, c’est parfois confortable pour les gouvernants d’aujourd’hui. On a le droit de se souvenir qu’avec les collectivités locales, il y avait un gouvernement avant. La vie n’a pas commencé après la dernière élection présidentielle", insiste-t-il.
Propos recueillis par Benjamin Glaise.