Yaël Braun-Pivet vient d'être élue présidente de l'Assemblée Nationale. Cette nomination est une vraie réussite pour Yaël Braun-Pivet dont le parcours en politique est aussi court que tumultueux. Élue députée en 2017, elle fait partie des nombreux élus "La République En Marche" à découvrir la politique. L'ancienne directrice des centres d'accueil des Restos du Coeur n'a pas échappé aux critiques sur le manque d'expérience de ces nouveaux élus qui se jetaient alors dans le grand bain de la politique pour la première fois.
Mais c'est un peu plus d’un an plus tard qu'elle passe véritablement sous le feu des critiques. En Juillet 2018, l'affaire Benalla éclate et la présidente de la commission des Lois est accusée de vouloir étouffer l’affaire. "Il n'était pas utile de procéder à d'autres convocations" avait-elle expliqué après les premières auditions menées dans le cadre de la commission d'enquête parlementaire. Une volonté d'étouffer l'affaire ? L'opposition avait alors dénoncé sa prise de position et certains avaient même décidé de se retirer de la commission d'enquête.
"Ça a été dure pour Yaël Braun-Pivet car certains n'ont pas voulu lui laisser sa chance"
L'année 2018, fut "dure car certains n'ont pas voulu lui laisser sa chance" se souvient dans Libération une de ses proches. Mais 4 ans plus tard, après seulement 5 ans dans les rouages de la politique, son image s’est adoucie. Son travail est même aujourd’hui presque saluée par tous, à gauche comme à droite. Yaël Braun-Pivet est d’ailleurs louée pour avoir su faire travailler sur des sujets importants des députés de tous bords. Ce qui, dans le contexte actuel, sera loin d’être du superflu.
Seule dernière ombre au tableau tout de même : sa récente démission du ministre des Outre-Mer. Seulement 36 jours après avoir été nommée, elle démissionne pour briguer la présidence de l'Assemblée Nationale. Une décision vivement critiquée, immédiatement et sans surprise, par l'opposition politique. Cette démission soudaine est "un signe de mépris pour nos territoires" a dénoncé le député PS Philippe Naillet sur la chaîne Réunion La Première. Invitée de Sud Radio ce mardi matin, Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale regrette cette décision qu'elle qualifie de "mauvais symbole".
[#SudRadio]🗣@MathildePanot : "@YaelBRAUNPIVET présidente de l’Assemblée nationale ? C'est un mauvais symbole : c'est elle qui a enterré l'affaire #Benalla, qui a empêché que l'enquête aille jusqu'au bout"
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— Sud Radio (@SudRadio) June 28, 2022
Une femme au perchoir, une première
Yaël Braun-Pivet est donc ce mardi élue au perchoir. C'est la première fois qu'une femme atteint ces responsabilités. Depuis 1958, 14 hommes se sont succédés au perchoir, sans interruption. C'est donc un vrai bouleversement se réjouit sur Sud Radio Fleur Jourdan, avocate en droit public et spécialiste des institutions.
"Malgré les dispositifs mis en place, les hommes étaient majoritaires à l'Assemblée Nationale qui préféraient sans doute voter pour des gens qui leur ressemblaient, détaille-t-elle. Je pense aussi que - comme d'habitude - peu de femmes se sont portées candidates à ces fonctions là avec, toujours, cette auto-censure que l'on trouve souvent en politique qui font que les femmes ne se présentent pas à ce genre de postes de responsabilités".
Mais avec l'élection de Yaël Braun-Pivet, c'est la 3e femme qui occupe actuellement un poste majeure de pouvoir. Après Aurore Bergé, présidente de la majorité à l'Assemblée Nationale, Élisabeth Borne, première ministre c'est donc Yaël Braun-Pivet qui devient présidente de l'Assemblée Nationale.