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Abdelatif Benazzi : "Guy Novès est l'homme de la situation"

Par Kevin Racle

Capitaine de l'équipe de France lors du Grand Chelem 1997, Abdelatif Benazzi s'est confié au micro de Julien Puyelo pour Sud Radio Sports.

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Capitaine de l'équipe de France lors du Grand Chelem 1997, Abdelatif Benazzi s'est confié au micro de Julien Puyelo pour Sud Radio Sports.

Sud Radio Sports : Le week-end prochain, en Top 14, c'est Pau qui vient à Montpellier. Le club a eu une petite baisse de régime au cœur de l'hiver. Il s'est finalement bien rattrapé.Abdelatif Genazzi : Après 15 jours de repos, les joueurs ont repris l'entrainement la semaine dernière. Le Top 14 revient avec cet affrontement contre Pau. On part du principe qu'il n'y a pas de petites équipes. Si elles sont en Top 14, c'est qu'elles méritent d'y rester. Donc on se prépare en conséquence. On se concentre sur notre propre jeu, tout en respectant l'adversaire qui vient chez nous. On a quelques blessés, mais on est focalisé sur cette nouvelle dynamique.Cette cohésion est-elle dû au fait que Jake White et vous-même soyez désormais installés au club ?Cette année était une année spéciale avec la Coupe du Monde. Beaucoup de nos joueurs étaient impliqués. Des joueurs sont arrivés un peu plus tard et d'autres arrivent encore dans les prochaines semaines. Tout ça fait qu'on est encore en construction. Pour le moment, on a essayé de stabiliser cette somme d'individualité.On dit que c'est souvent durant la période du tournoi (6Nations) que peut se jouer le Top 14. Est-ce que vous avez la sensation que c'est un moment plus important dans la saison pour Montpellier ?On n'est pas handicapés par 7,8 absents comme ça peut être le cas dans d'autres clubs. Mais on risque de jouer quelques équipes qui auront leurs internationaux, comme Toulouse par exemple.À propos du tournoi, les deux premiers matchs ont été joués, il y a un nouvel entraîneur, un nouveau comité de sélection. Quel bilan pouvez-vous déjà tirer ?Il y a quelque chose qui est en train de se créer. Même si ce n'était que l'Italie et que l'Irlande était diminuée... J'ai eu la chance d'être invité pour le match contre l'Irlande. J'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui est en train de naître. Il y a une autorité naturelle de Guy Novès qui est extrêmement importante pour l'équipe de France. C'était l'homme qu'il fallait après le naufrage de la Coupe du Monde. C'est la première fois que je sens ça. Mais ce n'est que le début de tournoi. Ce qui est important, c'est d'avoir des certitudes et de sentir que les joueurs ressentent vraiment le plaisir de jouer dans cette équipe de France. En tant qu'ancien capitaine de l'équipe de France, j'ai senti qu'il y avait quelque chose de nouveau.Tu as la sensation qu'il faut être patient avec cette équipe, après l'humiliation en Coupe du Monde face au All Blacks en quarts de finale ?Personne ne criera si on ne gagne pas le tournoi. On sait très bien qu'il faut du temps. Le challenge de Guy Novès et de ses équipes, c'est de pouvoir gérer cette équipe nationale. J'ai l'impression que le message passe très bien. Si on sent une équipe combattif, si on sent une équipe qui a des certitudes sur le terrain, si on sent que les joueurs ont le plaisir de porter ce maillot, on est capable de leur pardonner. Ça part bien, c'est une bonne chose. Sur le plan général, que pensez-vous du choix des hommes ?Je crois au potentiel de chaque joueur présent dans cette équipe. On parle beaucoup des joueurs étrangers, mais il y a quand même 55 % de joueurs Français qui constituent le Top 14. Arrêtons de se cacher derrière tout ça. En aucun cas, Guy Novès cherchera des excuses. Les gros tests arrivent. C'est quelque chose qui ne pourra que faire grandir ces joueurs.Est-ce que vous avez le sentiment que cette équipe de France a le même talent qu'à votre époque ?Je pars du principe que si les joueur sont heureux de représenter leur nation et qu'ils comprennent vite le message transmis par leur sélectionneur, ils se révèleront. On verra des joueurs qui sont capables de faire parti des meilleurs au monde.Pour revenir sur votre génération, il y avait beaucoup de joueurs à fort caractère. On a l'impression aujourd'hui que l'équipe de France est un peu plus lisse.Cette révélation de joueurs et de caractères ne pourra se faire que si vous avez la confiance de ceux qui sont autour de vous. Et ça, c'est la base. Quand la maison équipe de France est stable, c'est la qu'on verra les véritables joueurs, les véritables leaders et une véritable équipe. C'est quelques chose qu'il faut bâtir et Guy Novès est en train de la faire.L'année prochaine, ça fera 20 ans que vous étiez capitaine de l'équipe de France. Celle qui avait remporté le Grand chelem en 97. Ça vous inspire quoi ?Le temps passe très vite. Il faut profiter de chaque instant. Quand je suis arrivé en équipe de France on me disait déjà « profite de chaque instant, ça passe très vite ». Et je me disais comment ça peut passer vite alors que j'ai l'impression que les semaines durent une éternité. Et effectivement, vous vous retournez et c'est déjà derrière vous. Modestement, je suis assez fier d'avoir participé à ce patrimoine du XV de France. On était une équipe. Seul, on était rien. J'ai appris plein de choses et chaque sélectionneur avait son temperamment. J'essayais d'en tirer le meilleur et de me construire jusqu'à ce Grand Chelem qui est venu 8 ans après ma première participation en équipe de France. C'était une belle consécration. Samedi quand j'ai vu cette Coupe posée, avec la date à laquelle nous l'avons gagné, c'était une telle fierté car nous avons participé à la continuité de l'édifice XV de France.

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