La défaite face au Japon a-t-elle été bénéfique pour les Springboks ?
Pieter de Villiers : Souvent dans les défaites on apprend sur soi. On a été obligé de se regarder dans la glace, de se dire les vérités en face, cela nous a permis de faire table rase et de repartir de zéro. Avec la chance d'avoir aucune chance quelque part même si ce n'était pas un match éliminatoire, il nous a remis sur les rails.
Reste-il des doutes dans les têtes des joueurs sud-africains ?
Pieter de Villiers : Il y a toujours des doutes quand on perd contre une équipe en dehors du top 10. Mais le sport de haut niveau est tellement serré, cela se joue tellement sur des petits détails qu'il faut surtout vite analyser la chose pour retrouver la marche avant.
Justement, cette demi-finale face à la Nouvelle-Zélande est-ce le genre de match pour lesquels vous travaillez pendant quatre ans ?
Pieter de Villiers : C'est exactement ça ! Cela fait des années que l'on travaille pour ça, même si l'on joue assez souvent les Néo-Zélandais là c'est encore autre chose. Une demi-finale contre la meilleure équipe du monde c'est quelque chose de merveilleux. Je pense qu'il faut s'amuser, prendre cette opportunité avec enthousiasme et aller s'éclater sur le terrain. C'est sûr qu'on va jouer une équipe qui est très forte dans tous les secteurs de jeu mais nous aussi on retrouve une certaine efficacité dans notre jeu et je pense que depuis quelques années nous avons vraiment progresser en attaque et dans la capacité à finir nos coups. On a vraiment hâte de se retrouver sur le terrain.
Vous avez porté 69 fois le maillot de l'équipe de France, comment avez-vous perçu la déroute des Bleus face aux All Blacks en quart de finale ?
Pieter de Villiers : Pour tout Français, c'est un moment difficile car on n'aime pas voir son équipe prendre 60 points même face aux All Blacks. Surtout qu'avant le quart de finale, les quatre autres matchs étaient déjà des matchs serrés. Cela fait mal de voir ça maintenant c'est à l'équipe de France de recommencer à zéro et de retrouver sa voie.
Cette défaite fait beaucoup de bruit en France, le système du rugby français est remis en cause, vous qui avez longtemps joué dans un club de l'hexagone, quel regard portez-vous sur ce championnat ?
Pieter de Villiers : Je n'ai pas suivi de près tout ça mais c'est sûr qu'en voyant jouer l'équipe de France, on ne voyait pas se dégager une certaine sérénité. Je parle vraiment de loin car je n'ai pas eu trop de contact avec les joueurs, je ne connais pas les entraîneurs, mais on n'a pas vu la continuité qu'on aimerait avoir à ce niveau là. C'est comme ça, il y a des périodes plus ou moins difficiles.