Invité du Grand Matin Été Sud Radio, au micro de Philippe Verdier, Hugues Fischer, coordinateur prévention de l'association Act Up, a évoqué la sortie du film 120 battements par minute, qui revient sur l'action de l'association dans les années 1990.
"C'est une fiction, c'est clair, mais il n'y a pas une seule seconde qui ne se raccroche pas à la réalité de l'époque, a-t-il reconnu. Les jeunes ne savent pas toujours qu'on a existé, ne savent pas très bien qui on est, ni ce qu'on a vraiment fait. Le film va redonner des repères, c'est intéressant."
Association "issue de la communauté homosexuelle qui vise à lutter contre le Sida et à protéger les personnes", Act Up s'est fait remarquer par des actions coup de poing pour sensibiliser la population, à l'image du préservatif géant recouvrant l'Obélisque à Paris en 1993.
"On fait toujours des actions, mais elles ne sont pas médiatisées, explique Hugues Fischer. À l'époque, c'était nouveau. L'état d'urgence de l'époque, c'était le Sida, donc ça mobilisait plus les médias. On est arrivé dans un contexte où il y avait une chape de plomb et personne ne voulait parler du Sida, surtout pas le président de la République de l'époque, qui n'a jamais prononcé le mot. On est arrivé avec l'idée de visibiliser le Sida, la lutte contre le Sida et revendiquer les moyens de lutter efficacement contre le Sida."
Militant depuis près d'une trentaine d'années, quel regard porte-t-il sur la jeunesse d'aujourd'hui et sa capacité de mobilisation ? "Il y a peut-être un problème pour trouver des groupes, des associations. On a l'impression que la mobilisation est aujourd'hui très virtuelle. Ce serait bien qu'il y ait des jeunes qui se rendent compte qu'il y a des choses intéressantes à faire à partir du moment où on se regroupe et qu'on fait les choses ensemble, plutôt que chacun dans son coin."
Écoutez l'interview de Hugues Fischer, coordinateur prévention de l'association Act Up, invité du Grand Matin Été Sud Radio au micro de Philippe Verdier