Selon le gouvernement, cinq attentats auraient été déjoués cette année. Avec tous les moyens déployés depuis trois ans, la menace est-elle moins importante ?
Les contrôles aux frontières prolongés
Clairement, des attaques comme celles perpétrées le 13 novembre 2015 au Bataclan, au stade de France et en plein Paris, seraient plus difficiles à commettre aujourd’hui. En effet, l’État islamique ne possède plus de base arrière en Irak et en Syrie pour coordonner hors de France ce genre d’attentat. Quant aux messageries cryptées des potentiels terroristes, elles sont mieux surveillées. "On sait rendre la propagande plus difficile à atteindre, confirme François-Bernard Huyghes. Il ne faut pas en remercier nos gouvernements, mais les algorithmes. N’ayant plus de base arrière en Syrie, les djihadistes n’émettent plus de vidéos de luxe, de revues mensuelles... Il y a un frein à la propagande même si elle existe toujours. Cette dernière passe via des réseaux cryptés, des relations personnelles...".
Pour autant, la menace reste élevée. D'ailleurs, le 30 octobre dernier, la France a décidé de prolonger les contrôles à ses frontières jusqu’en avril 2019. Cette mesure exceptionnelle avait été instaurée juste après les attentats du 13 novembre 2015. Pourquoi a-t-elle été prolongée ? Après la chute du dernier bastion djihadiste il y a un mois en Syrie, ce sont 400 ressortissants français ou étrangers qui pourraient avoir envie de revenir sur notre territoire... Heureusement, face aux retours de ces individus, la coordination européenne s'est améliorée. "Mais les autorités françaises craignent maintenant surtout la menace intérieure, l’attaque perpétrée par un individu isolé avec des moyens rudimentaires, un couteau, par exemple, souligne Véronique Jacquier. Les deux attentats commis sur notre sol en 2018 l’ont été par des solitaires dont personne n’avait jugé la dangerosité". Il n'est par ailleurs pas évident de distinguer ce qui relève du terrorisme de ce qui relève de problèmes psychologiques.
Dans l'Hexagone, au total, 10.000 personnes sont inscrites dans le fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation. Parmi elles, on compte 500 détenus. D'ailleurs, 48 détenus terroristes islamistes vont sortir de prison en 2019. Seront-ils laissés libres dans la nature ? L’angle mort de la lutte contre le terrorisme demeure, avec la radicalisation des futurs terroristes dans des mosquées ayant encore pignon sur rue. "Qu’attend le gouvernement pour leur livrer une guerre sans merci ?", s'interroge Véronique Jacquier. " À l’intérieur de certaines mosquées, ce n’est pas forcément de la faute des prédicateurs, précise François-Bernard Huyghes, mais celle du fidèle au fond de la salle, qui le critique comme trop mou, dans un arabe que comprennent mieux les jeunes musulmans".
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