Reportage Sud Radio d’Alexandre de Moussac
Bruno habite dans le quartier de Lariboisière depuis son enfance. Pour lui, les urgences, c’est toujours un calvaire: "J'ai accompagné une vieille dame de 89 ans. Nous sommes arrivés à l'hôpital à 23h30, et nous en sommes repartis après 7h30 du matin. Le médecin a agi un peu comme à l'usine, alors qu'il s'agit de traiter de la santé d'un être humain."
Claude, retraitée, revient justement des urgences pour des problèmes respiratoires. Elle préfère prendre la défense des personnels soignants: "Quand vous avez 15 patients sur des brancards, une quinzaine d'autres assis dont trois ou quatre qui gueulent sans arrêt parce qu'ils en ont marre d'attendre, et que vous avez trois ou quatre soignants qui courent dans tous les sens... Qu'est-ce que vous voulez faire?"
Des annonces d'Agnès Buzyn reçu avec scepticisme
Barbara Coué est infirmière à Lariboisière depuis 10 ans, elle est membre du collectif Interurgence depuis son lancement. Elle dénonce une nouvelle opération de communication de la part d’Agnès Buzyn: "A aucun moment, il n'y a eu de réelle discussion engagée puisque, de toute façon, quand on reprend le calendrier, les jours où nous sommes reçus au ministère sont aussi les jours où elle fait ses annonces. Donc il n'y a pas d'échange, pas de dialogue. Notre parole n'est pas prise en compte." Elle ne cache pas ses doutes sur la manière dont ces 750 millions d'euros vont être utilisés:
"Quand on imagine qu'il va falloir développer le numérique, ça a un coût. Un coût aussi pour la formation, et pour les régulations, étant donné qu'on se destine à un numéro unique de prise en charge. On ressent la volonté du ministère de prendre en compte les difficultés, mais beaucoup de points soulevés par le collectif Interurgences sont écartés du débat".
Une assemblée générale du collectif est prévue ce mardi après-midi, pour discuter des nouvelles annonces de la ministre de la Santé.