C’est dans son appartement que Yves Garrec règle les derniers détails : "Vous avez un masque de vache adulte, parce que la vache n’a plus de lait à donner. Un masque de vache enfant, parce que ma fille sera avec moi. Une boîte à meuh… Imaginez 200 à 300 personnes avec des cornes, des boîtes à meuh. Et après, on fera une grillade."
Voici donc tout son matériel pour demain matin 7h. Rendez-vous à l’un des dix points fixés autour de Toulouse. Il n’y a pas eu de déclaration en préfecture, pas de service d’ordre dédié. Mais Yves revendique un mouvement citoyen : "La seule chose qu’on refuse, c’est la présence des syndicats, des partis politiques et des organismes constitués. Parce que dans ce cas, c’est nous qui les sortirons du cortège."
Direction le nord de l’Aveyron, à Decazeville. Là aussi, les Gilets Jaunes ont travaillé par réseaux sociaux pour s’organiser, avant de tout prévoir lors de la dernière réunion. Et c’est Corinne Cosse, une retraitée, qui est à la pointe du mouvement : "Nous allons demander aux personnes présentes si elles peuvent nous prêter une sono, du matériel pour faire du café pour les automobilistes. Nous avons les tracts… Tout le monde décide."
Cette journée est pour eux, Yves et Corinne, et beaucoup d’autres, un grand saut dans l’inconnu. Auparavant, ils n’avaient jamais manifesté.
Un reportage de Christine Bouillot pour Sud Radio