Fête du travail mais aussi fête du muguet ! Ce mardi 1er mai est l’occasion comme chaque année de voir fleurir sur les places et trottoirs de nombreux vendeurs de muguet à la sauvette, une pratique tolérée par les autorités en ce jour spécial. Aux abords d’une grande gare parisienne, Ali alpague les passants pour tenter tant bien que mal d’écouler sa marchandise. "Avec le mauvais temps, il n’est pas terrible. Ce n’est pas moche, mais il y a eu plus beau muguet, quand il est grand, bien blanc, quand les boules sont plus grandes… C’est comme ça qu’il est beau, le muguet !", indique-t-il à Sud Radio.
Son muguet, Ali est allé le dénicher à Rungis, chez un grossiste. "Je l’ai acheté 1,40€, et je le vends 3€ le bouquet. Ça nous permet de faire un petit billet si on travaille bien", explique-t-il. Problème, alors que 60 millions de brins de muguets sont vendus à cette période de l’année, il y a tout de même certaines règles à respecter. Et un vendeur de rue qui se fournit chez un professionnel tombe précisément dans l’illégalité. Ce que rappelle Olivier, fleuriste à quelques mètres de là.
"Pour la vente à la sauvette, la tradition est d’aller ramasser le muguet des bois, sauvage. Sauf que cette tradition a un peu dévié, et on se retrouve aujourd’hui avec des vendeurs à la sauvette de différents horizons et capables d’aller acheter le muguet chez des grossistes qui, eux-mêmes, ne jouent pas le jeu de la transparence", regrette-t-il. Aller chercher soi-même le muguet dans les bois ? Très peu pour Ali... "C’est très difficile ! Vous trouvez un truc là, un petit peu là, après là-bas… C’est catastrophique, quand tu le ramasses tu as mal aux jambes...", concède-t-il.
Un reportage de Clément Bargain