La nouvelle doctrine de maintien de l’ordre a été appliquée lors des manifestations du 1er-Mai et il semble qu’elle ait donné des résultats.
Des effectifs policiers hors norme
En effet, des casseurs ont été interpellés rapidement et de façon musclée, la police n’a pas été débordée. Les hommes ont pris des initiatives sans attendre de consignes. Les casseurs était 800 et non 2.000 et se situaient en amont du cortège des 15.000 syndicalistes de la CGT. La CGT a dénoncé des violences policières, mais la police a agi pour que les syndicalistes ne soient pas pris en étau entre la police et le gros des troupes arrière. "Dans ces moments-là, les choses se sont faites sans ménagement, reconnaît Véronique Jacquier. Philippe Martinez a eu une grenade à ses pieds. Les casseurs ont tenté de prendre le contrôle du défilé".
Christophe Castaner a affirmé que les casseurs avaient volé le 1er-Mai aux syndicats. "Il fait de la mauvaise communication", trouve Véronique Jacquier. Restera le sentiment qu’on ne peut plus manifester dans la joie, tranquillement, en France". Philippe Martinez n’a même pas pu prendre la parole. "Ce qui marque les esprits, ce sont les effectifs de police hors norme, l’utilisation des drones, les 15.000 contrôles préventifs, les 330 interpellations et, au final, les 254 gardés à vue."
Une réponse seulement autoritaire
"On retiendra aussi que les Gilets Jaunes étaient souvent plus nombreux que les gilets rouges, constate Véronique Jacquier. Preuve que la réponse ne doit pas être policière mais politique et que, pour beaucoup, elle se fait encore attendre".
Fabrice Angéi, secrétaire confédéral de la CGT, a manifesté à Draguignan. "Il n’y a pas eu de discernement", estime-t-il, quant aux charges de la police en tête de cortège. Je ne dis pas qu’il n’y a pas eu de tension. Mais il s’agissait de faire d'une pierre deux coups et d’apporter une réponse autoritaire et non politique. Il y a eu un peu plus de 240 manifestations en France, plus de 310.000 manifestants, soit un chiffre de participation plus fort qu’en 2017 et 2018, avec les Gilets Jaunes. La colère sociale est la même. Aujourd’hui, en mettant en avant la violence, en attirant l’attention sur les casseurs, le gouvernement contribue à voler le 1er-Mai aux travailleurs".
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