À Paris, Martin Hirsh souhaite actuellement réorganiser les 35 heures au sein des APHP. L'objectif : faire des économies. Interrogé par Les Echos l'actuel directeur général de l’Assistance publique a expliqué que son objectif n'était pas de "modifier la réglementation actuelle", mais de reprendre l'accord de 2002 sur la réduction du temps de travail afin "de l'adapter aux enjeux d'aujourd'hui."Aujourd'hui, le personnel travaille entre 7h36 et 7h50 par jour a expliqué l'ancien ministre. Avec ces horaires, le personnel dépasse allègrement les 35 heures hebdomadaires et récupère ces heures en RTT. Or, par manque de moyens humains, ces RTT sont rarement utilisées et remplacées par une indemnisation. Des indemnisations qui au bout du compte coûtent cher à l’hôpital et créent "un absentéisme élevé et de l’usure. Au bout du compte, personne n'est content", assume Martin Hirsch.Selon lui, cette réforme participerait à la réduction de "150 millions de gains d’efficience au sein des AP-HP."
"À l’arrivée, il y aura certes moins de jours à récupérer, mais plus de prévisibilité"
Face à ces problèmes, le directeur général de l’Assistance publique veut réadapter l’organisation du travail pour que le personnel ait moins de jours à récupérer. "Avec un plus grand nombre de personnes travaillant 7h30 ou 7 heures par jour, d’autres peut-être 10 heures, cela permet de mieux 'coller' au cycle de soins pour le patient, de mieux utiliser des blocs opératoires. À l’arrivée, il y aura certes moins de jours à récupérer, mais plus de prévisibilité, et l’on pourra répondre à des demandes non satisfaites, en matière de formation professionnelle notamment. Et on soignera mieux les patients !", a expliqué Martin Hircsh dans les colonnes des Échos.
"Dire que ces économies ne généreront pas de suppression de postes, c'est prendre les gens pour des imbéciles"
Interrogé par Lyon Capitale, Didier Machou, militant CGT Hôpitaux Lyon-Sud s'est montré dubitatif face à ces explications : "Quand on est passé aux 35 heures, il n'y a pas eu d'embauche." D'après lui, le problème n'est pas l’aménagement du temps de travail, mais le manque d'embauche à l’hôpital. Pour faire simple, s'il y avait assez de personnel dans le système hospitalier, il n'y aurait pas besoin d’avoir recours aux RTT. Quand on lui parle d'économies, ce dernier pense plutôt suppression de poste. "Dire que ces économies ne généreront pas de suppression de postes, c'est prendre les gens pour des imbéciles", a-t-il lâché.