Reportage Sud Radio de Chloé Le Blay
Les yeux rivés sur l’écran, Patrick, 70 ans, profite de cet atelier numérique organisé par Les Petits Frères des Pauvres. SDF avant la crise, l’association lui a trouvé un logement. "Pendant le confinement, j'étais en hôtel. Maintenant j'ai un petit studio, toujours avec les Petits frères, on n'est pas livrés à nous-mêmes. S'il nous arrive quelque-chose, on sait qu'on ne sera pas seuls." Elle non plus n’était pas seule pendant la pandémie: Anne-Marie, 68 ans, recevait chaque jour les appels de bénévoles. Aujourd’hui elle vient pour améliorer son français. "Au moins, j'ai des gens qui pensent à moi. La semaine passée, Olivia m'a appris un peu la conjugaison..." Quelques tables plus loin se trouve Michelle bénévole depuis 20 ans. Les confinements ont été une épreuve pour les séniors qu’elle accompagne. "Elles étaient vraiment isolées, elles avaient besoin d'un lien..." Pour briser cette solitude, de nouvelles actions vont être mises en place, explique Yann Lasnier, délégué général de l’association. "Nous mettons en place à partir de vendredi un nouveau dispositif, qui s'appelle chasseur de solitude, pour pouvoir entrer en dialogue avec une personne isolée. C'est par la mobilisation citoyenne que nous arriverons à endiguer ce phénomène." Au plus fort de la crise deux tiers des plus de 60 ans ont ressenti de la solitude tous les jours.
"Chasseurs de solitude" : mode d'emploi
"Permettre à des citoyens de se signaler sur internet, pour recevoir un kit de communication avec des conseils pour entrer en dialogue avec une personne isolée... Un jeu de carte, un sachet de thé... Ces chasseurs de solitude vont ainsi pouvoir œuvrer auprès de personnes qui vivent le grand isolement social." - Yann Lasnier, délégué général des Petits frères des pauvres