Le sentiment d'insécurité n'a jamais été aussi fort. Si l'on en croit les résultats de notre baromètre Fiducial-Odoxa de la sécurité, pas moins de 66 % des Français se sentiraient ainsi en insécurité. À titre de comparaison, le chiffre enregistré lors du précédent baromètre, établi en septembre dernier, était de 60 %, soit une hausse de 6 points, ce qui constitue un record depuis que ce sondage a été lancé, en mai 2016. Ces résultats confirment une tendance déjà observée par l'Observatoire national de la délinquance (ONDRP) et l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), lors de leur enquête conjointe annuelle sur le sujet.
Ce sentiment se traduit de facto par un manque croissant de confiance en la capacité gouvernementale à assurer la sécurité, et notamment en matière de terrorisme puisque 56 % des Français affirment être moins confiants, une baisse de 4 points par rapport à septembre.
Adhésion quasi-unanime à la police de sécurité au quotidien
En revanche, si les personnes sondées semblent douter de l'action sécuritaire du gouvernement, l'une des mesures phares choisies par ce dernier n'est pas loin de faire l'unanimité. En effet, 90 % des Français se déclarent favorables à la police de sécurité au quotidien (+2). Voulu par le président Macron et annoncé en août dernier par le "premier flic de France" Gérard Collomb, ce dispositif - qui n'est pas sans rappeler celui de la police de proximité créée par Lionel Jospin en 1997 et supprimée par Nicolas Sarkozy en 2003 - aura pour but de gérer la sécurité des quartiers dits "sensibles", tout en établissant du lien avec les habitants.
L'adhésion à cette nouvelle force de police est quasi-totale et, chose suffisamment rare pour être soulignée, transpartisane puisqu'autant de sympathisants de gauche (91 %) que de droite (92 %) et de LREM (97 %), en passant par le FN (88 %), approuvent sa mise en place.
Potentiellement, 7,3 millions de personnes envisagent d'intégrer les réserves opérationnelles ou citoyennes
De manière générale, les Français sont très préoccupés par la problématique de la sécurité et une très marge majorité considère devoir participer à l'effort sécuritaire. Ainsi donc, 85 % des personnes interrogées estiment qu'ils ont un rôle à jouer. Une aspiration partagée par quasiment toutes les générations mais que l'on retrouve davantage chez les plus de 65 ans (89 % contre 79 % chez les moins de 25 ans).
Cette volonté de participer se manifeste, entre autre, par le souhait, d'une part non négligeable de la population, de s'engager dans des structures concrètes telles que les réserves opérationnelles ou citoyennes. Ainsi, 14 % des sondés - ce qui représente potentiellement 7,3 millions de personnes si l'on rapporte ce chiffre à l'ensemble de la population adulte - envisagent d'intégrer ces réserves.
Enfin, le baromètre nous apprend également que près de la moitié des Français (46%) ont déjà été témoins d'une agression - le plus souvent dans la rue (34 %) - et que 38 % d'entre eux déclarent ne pas être intervenu, quand 34 % l'ont fait. Quant à ceux qui n'ont jamais assisté à ce type de violence, seuls 24 % déclarent qu'ils interviendraient s'ils en étaient témoins.
Barometre Securite Odoxa Fiducial-Decembre 2017 by Le Lanceur on Scribd