Qu’adviendra-t-il de la carte judiciaire actuelle ? Celle-ci pourrait bien en effet connaître ses dernières heures, dans l’attente d’une réforme judiciaire qu’Emmanuel Macron est venu vanter cette semaine à Agen (Lot-et-Garonne). Si le cas des moyens accordés aux surveillants de prison fait beaucoup parler, la suppression éventuelle de cours d’appel et de tribunaux trop "isolés" est également évoquée. Au grand dam des greffiers et magistrats du tribunal d'Agen, qui se sont mobilisés et ont manifesté devant le tribunal pour protester contre cette réforme.
"Le projet est manifestement de calquer la carte judiciaire sur la carte administrative. On a aujourd’hui 30 cours d’appel et 13 régions administratives. Potentiellement, 17 cours d’appel sont en danger, mais celui qui va en pâtir c’est le justiciable. Si les juridictions ferment, il faudra qu’il fasse 100 kilomètres de plus pour aller trouver son juge. C’est ça qui est important…", explique Xavier Gadrat, porte-parole du Syndicat de la Magistrature.
Même si la ministre de la Justice Nicole Belloubet a assuré qu’aucun tribunal ne serait fermé, Me Laurent Bruneau, membre du syndicat des avocats de France, n’y croit pas vraiment. "Il y a un problème de cours d’appel mais aussi des tribunaux d’instance, qui seraient supprimés. Donc plus de tribunal d’instance à Villeneuve, à Marmande, au profit d’un grand tribunal de première instance à Agen. Ça aussi c’est un problème pour les justiciables", assure-t-il.
Un reportage de Christophe Bernard