C’est la première journée d’une grève plus ou moins continue qui devrait perdurer une bonne partie du printemps (jusqu’au 28 juin, selon le calendrier annoncé par les syndicats). Ce jeudi, la SNCF est sur le qui-vive et doit gérer des soucis de transports qui concernent de nombreux Français. Du côté des cheminots de la gare Saint-Jean à Bordeaux, on se prépare à un conflit très dur et sur la durée.
"Quand on fait grève on n’est pas payé, donc ça va dépendre de chacun. Chacun a une vie privée, chacun a ses soucis, on verra comment ça se passera...", indique un cheminot au micro de Sud Radio. "Même six mois, s’il faut manger uniquement des pâtes et du riz tous les jours, tant pis", renchérit un autre. Pour Saïd, cette grève était inévitable. "On est habitués, nous ! Et ce ne sera pas la dernière ! Au bout d’un moment, s’ils nous sucrent tout, c’est normal qu’il y ait une grève...", déclare-t-il.
Délégué régional Sud Rail en Nouvelle-Aquitaine, Lionnel Delaveau compte bien remporter ce bras de fer avec le gouvernement. "On va mettre en place des actions, des occupations, des piquets, et on va demander aux cheminots de s’accaparer la grève. Nous, on va faire de la vraie démocratie, pas comme le gouvernement qui impose des ordonnances et sa volonté. Ensuite, ce sera une question de modalités. Est-ce qu’on s’inscrit sur le schéma "deux jours de grève/deux jours travaillés" ou sur une grève reconductible illimitée ? Nous sommes évidemment confiants pour que ça se passe bien et que le gouvernement plie", assure-t-il.
Un reportage de Christophe Bernard