Et l’on reparle de la situation à Calais, où de nombreux migrants attendent toujours la possibilité de rallier l’Angleterre, et ce malgré le démantèlement officiel de la "jungle". Sur place, l’État va assurer à partir d’aujourd'hui la distribution de repas à ces migrants par l’intermédiaire de l’association La Vie Active, déjà sur place pour le compte du gouvernement depuis longtemps. Au programme, un petit-déjeuner et un repas par jour (contre deux repas et un petit-déjeuner auparavant) distribués dans deux endroits (cinq auparavant).
Ce différentiel n’a pas échappé à Gaël Manzi, membre de l’association Utopia 56. "À l’heure actuelle, ça allait jusqu’à 1000 repas pour le midi et le soir. Là, on passe à 350, beaucoup moins. J’espère que cela suffira, et de toutes façons nous gardons la possibilité de reprendre la distribution si jamais ça ne convient pas du tout. Si les gens n’ont pas à manger, on ne va pas les laisser mourir de faim, ça c’est sûr. J’imagine aussi que l’État sera capable de s’adapter, ne jugeons pas avant de savoir ce qui sera mis en place. On attend de voir, et on s’organisera en fonction de ça. S’il y a un recul humanitaire, ce n’est vraiment pas le but...", annonce-t-il au micro de Sud Radio.
"Il y a plusieurs questions qu’on peut avoir. Le nombre de repas sera-t-il suffisant ? Respecteront-ils les communautés (Ramadan, Carême…) ? Est-ce que ce seront des lieux sanctuarisés où il n’y aura pas de contrôles d’identité et où les gens pourront manger sereinement ? C’est une bonne chose que l’État reprenne la main, mais les associations continueront leurs actions de maraude, de distributions de vêtements et d’accès aux soins, donc ça ne change pas grand-chose en soi", ajoute-t-il.
Propos recueillis par Quentin Vaslin