Au cœur du comtat venaissin, dans le Vaucluse, les maraîchers suivent la campagne présidentielle d'un œil circonspect. Ici, l'Union européenne, c'est presque un gros mot. C'est à cause d'elle que plusieurs producteurs se sont retrouvés sur la paille, comme François Pentagène, il y a quelques années. En 2010, les melons s'entassent dans les productions et les rayons sont envahis par des melons espagnols.
Pour se distinguer, François Pentagène diversifie sa culture et passe au bio. Un nouveau mode de culture qui gagne du terrain. Chaque année, plus de 10 % de la surface se transforme en bio.
Et pour eux, Marine Le Pen ou Emmanuel Macron, peu importe. Cela fait longtemps maintenant qu'ils ne croient plus au président français qui parviendra à régler les déséquilibres européens.
On ressent un flagrant désintérêt pour cette campagne, mais, majoritairement, les maraîchers disent voter Macron, par défaut, ou bien voter blanc.
Les propositions de Marine Le Pen, qui se pose en protectrice du monde agricole français face à l'Union européenne, mais ses propositions sont trop radicales. La présidente du Front national veut également taxer ceux qui embauchent des travailleurs étrangers. Des propositions qui ne résoudront pas la situation. La concurrence peut également venir du producteur voisin, qui va en Espagne faire pousser des melons beaucoup moins cher et les fait entrer sur le sol français.
Écoutez le reportage de Pierre Pillet auprès des maraîchers de Carpentras et l'interview de Bernard Mille, président de la FDSEA du Vaucluse, dans le Grand Matin Sud Radio.