"D’ordinaire, c’est le parcours du combattant"
C’est une première maison de ce type dans la région sud, et même au niveau national. À qui est destiné ce nouveau lieu d’accueil ? "C’est un guichet unique destiné aux victimes de violences intrafamiliales, et notamment conjugales, explique Nathalie Rocailleux, psychologue clinicienne et directrice de l’AFL Transition, à Toulon (Var), à l’initiative de la Maison François Giroud. Majoritairement des femmes et des enfants, qui vont trouver dans ce lieu un guichet unique où leur situation va être de manière globale."
"D’ordinaire, c’est le parcours du combattant pour les femmes et pour leurs enfants, qui doivent aller d’un lieu à un autre. Là, elles bénéficient d'un premier débriefing psychologique, important pour effectuer l’accompagnement à la plainte. Elles vont aussi y trouver la prise en charge et la sécurisation pour elles et leurs enfants, la mise à l’abri d’urgence, la qualification pénale, avec la présence d'avocats sur place, l’accompagnement au dépôt des plaintes et au parcours judiciaire."
"40% de ces enfants deviendront des auteurs de violence"
"Cela va aller jusqu’à l’émancipation économique de ces femmes, qui sont parfois sous emprise administrative et économique, détaille Nathalie Rocailleux. C’est un accueil de jour, la mise à l’abri se faisant sur des appartements dédiés, où elles peuvent rester six à neuf mois. Le parcours va être fait selon leurs besoins individuels. C’est original et innovant, nous avons à la fois une approche globale de coordination de services dans un même lieu, avec une analyse très précise des besoins."
En parallèle, il faut aussi permettre aux enfants de se reconstruire psychologiquement. "Il faut savoir que, s’ils ne sont pas pris correctement en charge, 40% de ces enfants deviendront des auteurs de violence, souligne la psychologue clinicienne. C’est un type d’attachement insécure et tyrannique qu’ils ont eu comme exemple depuis leur toute petite enfance. Il faut qu’ils ne le répètent pas. Si on développait ces maisons sur tout le territoire national, je suis persuadée qu’en une génération, nous n’aurions plus la même société."
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