Des montagnes de déchets à n’en plus finir. C’est le triste spectacle auquel assistent depuis deux semaines certains habitants de Marseille, alors qu’une grève du ramassage des ordures paralyse la bonne tenue de l’activité économique et sociale de la ville. Si la situation s’est améliorée dans l’ensemble de la ville, certains arrondissements (2e, 15e et 16e) restent aujourd’hui bloqués.
Sur les hauteurs des quartiers nord, les colocataires d’une résidence fermée ont mis littéralement la main à la poche pour assurer eux-même la propreté du quartier. "On avait peur d’un incendie, comme ça se passe beaucoup dans tous les quartiers autour. On a donc préféré prendre les devants, louer une benne, se retrousser les manches avec plusieurs copropriétaires et évacuer tous ces déchets», explique Jean-Luc Donizeau. «C’est un investissement, une benne de 30m³. Au moment du déchargement, la société nous facture au total entre 300 et 600 euros. Ça va faire trois euros par ménage, il fallait le faire pour l’hygiène et pour les enfants", ajoute-t-il.
Dans les trois arrondissements toujours impactés par la grève, la situation se détériore, alors que le vent assez fort disperse les déchets jusque sur la route. Première adjointe à la mairie des quartiers nord, Joëlle Furace tire la sonnette d’alarme. "Une situation de détresse, de peur et d’insalubrité. Ce n’est plus tenable. Vous avez des commerces qui sont obligés de fermer parce qu’il y a des immondices devant chez eux qui ne leur permettent pas de rester ouverts et de vendre leur marchandise. Nous avons un problème de salubrité, de sécurité, et un problème économique également", assure-t-elle.
Face à ce constat, la mairie de secteur a demandé ce lundi à la métropole de réquisitionner ses moyens pour débloquer la situation.
Un reportage de Stéphane Burgatt.