Il faut mettre des moyens exceptionnels et des procédures inhabituelles. C’est ce qu’estime le nouveau maire PS, Benoit Payan, face à la propagation de la souche anglaise du coronavirus, déjà à Marseille. La ville mobilise ses marins-pompiers pour traquer le Covid-19 et son variant britannique.
"Une surveillance via les eaux usées"
De quelle manière sont-ils mobilisés ? "Nous sommes sur le terrain du Covid-19 depuis janvier dernier, précise l’Amiral Patrick Augier, Commandant du bataillon des marins-pompiers de Marseille. Nous avons commencé par l’évacuation de Wuhan. Mais là, dans le cas spécifique du variant anglais, nous avons mobilisé beaucoup de marins hier pour aller pister les lieux donnés par l’ARS comme étant ceux où vivaient les personnes infectées par ce variant."
Est-ce aux marins-pompiers de réaliser des tests anti-Covid ? "Nous intervenons dans l’environnement, pour vérifier la présence du Covid-19 dans les parties communes de certains immeubles. Nous mettons des immeubles sous surveillance via les eaux usées, parce que l’on sait repérer le Covid ainsi. Et si l’on trouve beaucoup de Covid-19, comme cela a été le cas hier pour l’un d’entre eux, à ce moment là, on teste rapidement avec notre cellule d’intervention biologique tous les habitants de l’immeuble."
"Capables de cartographier 37 zones en 4 heures"
Combien de marins-pompiers sont mobilisés ? "Nous avons 2.500 marins-pompiers. Nous avons mobilisé 40 spécialistes des mesures biologiques." Faut-il étendre cette opération à d’autres professionnels ? "Tous les services travaillent, particulièrement avec l’IHU. Ce qu’il faut, c’est remonter les pistes de quelques cas que nous avons à Marseille (pour l’instant, nous n’en avons que huit certifiés), et éviter que le virus s’installe dans notre ville. Sinon, nous aurons beaucoup plus de contaminations que d’habitude."
C’est une nouvelle forme d’intervention pour les marins-pompiers. Comment la population réagit-elle face à cela ? "Les gens sont très conscients de tout ce qui se passe, estime l’Amiral Augier. On est là, on teste et on explique aux personnes ce que l’on fait sur les lieux. Il n’y a aucun problème. Les marins-pompiers sont des spécialistes des atteintes pathogènes, ce que l’on appelle le NRBC dans le langage militaire. Dès le mois de mars 2020, nous avons décidé d’être capables de mesurer le Covid. À Marseille, on le fait en étant capables de cartographier 37 zones de la ville en 4 heures. Cela permet de conduire des opérations plus spécifiques dans ces zones."
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