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À Paris, des cours de français pour les migrants

Par Jérémy Jeantet

En attendant le traitement de leur dossier, ce qui prend en moyenne un an, certains migrants suivent des cours de français donnés par des associations.

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Focus sur le sort des migrants à Paris. Certains dorment dans la rue, sont logés à l'hôtel ou dans des centres d'accueil pour demandeurs d'asile. En attendant que leur dossier ne soit traité, ce qui prend en moyenne un an, certains suivent des cours de français donnés par des associations.

C'est notamment le cas dans le quartier de Barbès, dans le 18e arrondissement de Paris, où chaque matin, près de 200 réfugiés viennent apprendre les bases du français, répartis dans cinq salles prêtées par une paroisse et une association du quartier, de petites pièces où, parfois, tous les élèves ne rentrent pas.

Sylvie, bénévole au Bureau d'accueil et d'accompagnement des migrants, le BAAM, n'a que 13 étudiants devant elle aujourd'hui, dont beaucoup de Soudanais qui ont fui leur pays en guerre. Algahily, 26 ans, est parti à 2013, direction la Libye, puis l'Italie et la France depuis 8 mois. Il apprend le français pour essayer de s'intégrer et rêve même de devenir professeur de français.

Il n'est pas le seul à vouloir reprendre ses études si sa demande d'asile est validée. Dans cette même classe, Ibrahim a 26 ans, béret sur la tête, pour être comme les Français, explique-t-il. Ne maîtrisant pas encore notre langue, c'est en anglais qu'il raconte : "J'ai déjà obtenu un diplôme de comptabilité au Soudan. Je veux poursuivre mes études en France, si possible à l'université de la Sorbonne à Paris. Je voudrais travailler dans une banque."

Un des principaux défis de Mathilde, une des professeurs, est de gérer les niveaux très différents de maîtrise du français et les capacités de chacun à apprendre. Sans oublier les réfugiés qui, parfois, ne viennent plus en classe, parce qu'ils ont été transférés hors de Paris. Les bénévoles perdent alors complètement leur trace et n'ont plus de nouvelles car, dans ces centres de rétention, les téléphones sont interdits.

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